Afrique/Gabon-France : Quand Paris usé du chantage

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On pourrait davantage savoir un peut plus de ce qui en est, selon toute vraisemblance, du refroidissement des relations entre le Gabon et la France pour ce qui est du domaine spécifique de la sécurité nationale. Notamment la suspension dans la livraison par la France des engins blindés (AML 90) destinés à une unité d’élite de l’armée gabonaise, en l’occurence, la Garde républicaine (GR).

Le motif évoqué par les Autorités françaises du Quai d’Orsay (Ministère français des affaires étrangères) dans la prise de cette décision qui crée du remous au sein de la classe politique française fait état de peur que « ce matériel ne soit pas utilisé à des fins répressives en cas d’éventuels débordements qui pourraient subvenir en marge de l’élection présidentielle de 2023« . En fait, il s’agit d’une « ingérence » de Paris dans les affaires internes d’un État souverain, estiment pour leur part plusieurs milieux politiques français. Qui y voient une forme de « procès d’intention grotesque » qui ne tient que sur des arguments spécieux à l’encontre du Gabon, considéré jusque-là de pilier stratégique de la politique française en Afrique francophone.
Alors que la commande de matériel militaire au groupe français Sofrema, entre dans le cadre de la loi d’orientation militaire encadré par la loi des finances gabonaises au titre du PAP (Projet annuel de performance) des forces armées. La région d’Afrique centrale qui est perçue comme une zone d’avenir en pleine expansion économique et politique pour sa stabilité, serait plutôt en proie à l’invasion des groupes armés. Chacun des États serait donc tenu en droit de s’équiper pour prévenir toute forme de surprise.

D’ailleurs, la Ministre gabonaise de la défense nationale, Félicité Ngoubili Ongouori, ancienne ambassadeur du Gabon en France, devrait séjourner dans l’hexagone pour (re)discuter de ce dossier brûlant qui ne serait que temporaires, aux dires des autorités gabonaises. Même si du côté de Libreville, on se réserve toujours de toute déclaration officielle.

Toujours est-il que pour des experts français du domaine stratégique, « la décision prise par le Quai d’Orsay serait une forme voilée du chantage de Paris sur Libreville afin de ne pas perdre son influence dans son ancienne colonie d’Afrique.

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Au plan des échanges, le Gabon qui dispose désormais d’une liberté de choix de la diversification de ses partenaires économiques à adhérer en juin dernier à la communauté anglo-saxonne du Commonwealth qui offre plus d’opportunités en termes de développement économique et industriel que les organisations francophones.

Paris craindrait-il la position de Libreville jugée trop libérale dans ses prises de positions ? Surtout que ces positions sont à l’opposé de celles de Paris, notamment sur la question du conflit russo-ukrainien. Dont le Gabon s’est abstenu de voter pour des sanctions à l’encontre de Moscou.

Depuis lors, Paris semble embarrassé par cet affront. Alors que la Russie serait entrain de s’installer en confiance dans les anciennes colonies françaises d’Afrique.

En présidant ce moi d’octobre, le Conseil de sécurité des nations unies, Libreville, encore plus davantage, devrait tirer une nouvelle capacité d’influence et de poids politique particulier.

Thierry Mocktar

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