La peur a-t-elle changer de camp ? Serions-nous tenté de se poser la question. A quelques mois des élections générales, l’opposition gabonaise ne semble pas encore s’accorder sur certains points essentiels à sa cause en vu de la participation de ses candidats à la prochaine élection présidentielle ainsi qu’aux scrutins conjoints des législatives et locales. Alors que le camp de la contestation au pouvoir d’Ali Bongo Ondimba semblait avoir le vent en poupe, ces derniers temps, face à un gouvernement timoré. Essoufflé et à bout de l’action. Car, certainement atteint par une apathie qui ne lui permettait plus d’entreprendre une quelconque offensive politique sur le terrain.
Cela n’aura échappé à personne. Même au président de la République qui, il y’a quelques jours, a du mettre fin au supplice. Autant dire qu’au lendemain du congrès de la « Renaissance » du Parti démocratique gabonais (PDG), Ali Bongo Ondimba aurait choisi de changer son « fusil » d’épaule avec à la clé la nomination d’un nouveau gouvernement physiquement apte et prêt à être confronté à tous les défis. Alain-Claude Billie By Nzé en a parfaitement fait la démonstration lors de la déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale. Longtemps demeurée dans une posture tranchante et de dénonciation radicale à l’endroit de l’action des pouvoirs publics, l’opposition qui n’a pas laissé de répit, a fini par plier l’échine. Et l’on redoute de plus en plus de démissions collectives de son élite.
Que s’est-il alors passé pour que les positions, des uns et des autres, se mettent brusquement à changer ?
Plusieurs thèses semblent alors se présenter à nos yeux. D’abord, les sempiternelles querelles de leadership qui perdurent avec les différents egos entre leaders d’opinion. La concertation politique annoncée par Ali Bongo Ondimba prévue se tenir pour le mois de mars prochain. Les velléités de suprématie et d’imposition unilatérales des représentants de l’opposition au CGE (Centre gabonais des élections). Ce ne serait d’ailleurs pas faux de considérer qu’avec le retour d’un climat de confiance et de la sérénité au sein de la majorité, l’opposition à considérablement pris du plomb dans l’aile avec sa multitude de candidatures complaisantes autoproclamées à l’élection présidentielle à venir. Le discours de l’opposition n’étant plus orienté à l’essentiel (alternance politique). Mais plutôt il serait désormais orienté à l’utile et l’agréable : le oui à la concertation politique et les privilèges qu’offrent le CGE à ses occupants.

Où se situerait alors l’intérêt du peuple quand on pense d’abord à sa boulimie personnelle ? Au regard de l’animosité et de la haine que se vouent désormais les plantes formes « alternance » et « PG41 ». Une fois encore Ali Bongo Ondimba a parfaitement compris les tribulations de son opposition qui résulte du mécontentement de certains anciens barons du régime précédent.
La nomination d’Alain-Claude Billie By Nzé au poste de premier ministre est aussi une manière pour le pouvoir d’asseoir et de renforcer ses lignes d’attaques. Les détracteurs de ce schéma peuvent toujours déduire à du « déjà vu du déjà entendu ». Mais la vérité est implacable. Comme le disait le premier ministre, Alain-Claude Billie By Nzé, à l’endroit de ses adversaires de l’opposition à l’Assemblée nationale : »N’abandonnez jamais ! Allez à la poursuite de vos rêves, sans craindre de vous tromper. Et si vous tombez, faites tout pour vous relever. La vie n’est pas facile et la succès est toujours au bout de l’effort ».
Au final tout est presque sur la table pour saluer une énième victoire de Président Ali Bongo Ondimba à la prochaine élection présidentielle. Car la peur après des moments d’incertitudes que le pays a traversé, ces quatre dernières années, a sans nul doute changé de camp.
Thierry Mocktar Mba