Politique/Opérations de recensement général de la population et de révision de la liste électorale : l’indifférence totale du gouvernement

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Sauf cas de force majeur, comme le prévoit les dispositions constitutionnelles du pays, les élections politiques devraient, naturellement, être organisées dans un peu moins de treize mois. L’ensemble des acteurs politiques ou les parties prenantes en sont d’ailleurs conscient. Au regard des passions suscitées à travers le pays. Qui verra s’organiser, en même temps, trois scrutins majeurs : l’élection du président de la République, l’élection des députés à l’Assemblée nationale et celle des membres des conseils départementaux et des conseils municipaux.

La Haute juridiction de l’État qui garantit les droits fondamentaux, en tant qu’organe régulateur de l’activité des pouvoirs publics, la Cour Constitutionnelle, toujours habitée par cet esprit de voir se dérouler des consultations aux lendemains apaisés, en appelle déjà au gouvernement et à l’ensemble des acteurs concernés sur la question électorale au Gabon, au sens de la responsabilité et de l’anticipation pour voir s’ouvrir ce vaste chantier qui contribue au raffermissement de l’État de droit.
Malheureusement, imbu d’une suffisance, le gouvernement s’illustre davantage dans la posture de totale indifférence face aux mises en garde ou les rappels à l’ordre de la Haute juridiction. Notamment le chantier de la révision de la liste électorale primordial au lancement de tout processus électoral, et celui du recensement général de la population qui n’est plus effectif depuis 2013.

Alors que l’on se trouve quasiment en année préélectorale. Au regard de ce retard volontairement accusé par le gouvernement gabonais, tout porte à croire que l’on ne parviendra pas à cette volonté de scrutins apaisés souhaitée par la Cour Constitutionnelle.

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Le gouvernement à travers son incurie entend-il se mettre au-dessus des dispositions constitutionnelles du pays qu’il est lui-même appeler à mettre en application ?
De toute évidence, selon nos sources, le recensement général de la population relève d’une mission régalienne de l’État, et qui doit être organisée tous les dix ans. Le dernier en date ayant eu lieu en 2013. Alors que c’est au cours de cette année que devrait avoir eu lieu lesdites opérations. Au risque de compromettre, alors très sérieusement, la crédibilité des prochains scrutins.

A croire que durant certains moments de doute ou de l’inefficacité de l’action gouvernementale, la Haute juridiction gabonaise connaît évidemment des déceptions et fait continuellement face à des incompréhensions éhontés. Qui parfois se transforment à des excès d’outrages. C’est du moins le propre à toutes les juridictions du monde et qui interviennent dans ce domaine particulièrement sensible, à cheval entre le droit et la politique et cristallise aussi autant de passions.

Le gouvernement va-t-il a nouveau brandir la raison de la crise financière ou sanitaire pour se couvrir de son incapacité ? Ce qui ne semble pas toujours convaincre l’opinion nationale.

Lors de la session du 7 mai dernier, le gouvernement gabonais a présenté le projet de loi des finances rectificative 2022. Un collectif budgétaire révisé de l’État qui est équilibré en ressources et charges à 3295,6 milliards de francs cfa contre 2936,6 milliards de francs cfa, soit une hausse de 350 milliards de francs cfa. De quoi prendre en compte l’organisation du recensement général de la population ou encore la révision de la liste électorale pour assurer des élections apaisées.

Thierry Mocktar

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