Face au constat d’échecs récurrents des structures sanitaires regaliennes publiques de l’État, malgré les gros moyens financiers ainsi que des finex (financements extérieurs) des partenaires au développement et l’apport inestimable des bailleurs de fonds ou des missions de coopération, en vue d’une meilleure prise en charge dans la qualité de soins de santé à offrir aux gabonais, le Ministère de la santé publique ambitionne désormais de s’ériger en concurrent du Samu social dans des actions médico-sociales de proximité auprès des gabonais à ressources limitées ou inexistantes. Dont on retrouve une grande majorité de la population exclue du système de santé de l’État en zone rurale ou hostile à l’homme. Un véritable succès du Samu social qui a largement dépassé le quota du million de gabonais gratuitement pris en charge sanitaire et sociale dans différentes pathologies à travers des caravanes médicales depuis la création de cette unité de santé de proximité dont les rapports d’activités sont révélateurs.
En effet, en date du 9 février 2023 dernier, le Ministre en charge de la santé et des affaires sociales, par correspondance n°000240/MSAS/CAB, instruit les directeurs régionaux de santé et les responsables des centres hospitaliers régionaux à mettre à sa disposition sous huitaine un plan d’action sur la médecine de proximité dans les arrondissements de vos localités, afin d’intensifier la prise en charge des populations rurales d’une part et d’améliorer la qualité des soins d’autre part. Tout en précisant l’objectif de ces plans d’actions qui ont pour mission de prendre en compte : « les activités de dépistages (paludisme, diabète, hypertension artérielle, vaccination, consultations spécialisées et audit sur ressources humaines« .
Un aveu d’échec de la part des Autorités sanitaires du Gabon qui reconnaissent le succès dé l’engagement du Samu social gabonais auprès des masses paysannes laissées pour compte du système sanitaire public du pays. A titre d’exemple, en 2022, le Samu social avec ses moyens de bord a effectué 160 missions medicohumanitaires dont 531000 prises en charge gratuitement des gabonais sur l’ensemble du territoire national.
Des prouesses que le système de santé public de l’État ne peut / ou n’a pas réaliser malgré les budgets consacrés par le gouvernement à l’effort d’offre de soins de santé de qualité.
Thierry Mocktar Mba