Gabon/Naufrage du bateau « Esther Miracle » : Quid de la responsabilité de l’armateur « Royal Coast Marine »

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Suite au drame vécu, depuis le 9 mars dernier, par plusieurs personnes au large de la Pointe Denis à la suite du naufrage du bateau « Esther Miracle », assurant la liaison rotative Libreville-Port Gentil, le silence aujourd’hui affiché par les responsables de la société Royal Coast Marine basée dans la capitale économique du Gabon, suscite bien des interrogations. Une défaillance de logistique qui continue d’entretenir les populations gabonaises dans une spirale de floue qui sidère. Alors que la douleur éprouvée par les familles endeuillées devrait faire l’objet d’une prise en compte psychologique en communicant des informations fiables aux Autorites compétentes et aux familles sur l’évolution de la situation.

Au titre de la solidarité nationale, les efforts consentis par le gouvernement se concentrent quand à eux autour de l’organisation (toujours) des recherches pour (re)trouver les personnes portées disparues ainsi que dans la prise en charge des victimes et rescapés. Dont le Président de la République, au nom de la nation, avait apporté un soutien moral et compassion. En dépit d’une récupération politique de mauvais aloi par des acteurs politiques et une société civile toujours inscrits dans la négativité. L’armateur « Royal Coast Marine », malheureusement, semblerait se complaire de son manque de communication sur le dramatique accident qui endeuille actuellement de nombreuses familles gabonaises. Faisant en sorte que toute la responsabilité civile dans cette affaire soit portée sur le seul gouvernement. Quid alors de la responsabilité de l’armateur propriétaire du bateau.

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En effet, au-delà de l’enquête judiciaire ouverte par le parquet de Libreville, le gouvernement a mis en place une commission en vue de l’ouverture d’une enquête technique qui établirait les éventuelles responsabilités de l’armateur : l’état navigable du navire, la conformité des documents de navigation, etc. Le bateau aurait-il été réellement « surchargé » et abusivement par des passagers clandestins embarqués au port d’attache par les agents manutentionnaires moyennant des pourboires ? Y’aurait-il eu un mauvais arrimage du fret qui en basculant aurait fait chaviré le bateau aussi rapidement ? L’armateur aurait-il alerté les secours pour une intervention rapide et urgente ? Les responsables de Royal Coast Marine seraient-ils au dessus de la loi gabonaise pour ne pas être mis en examen judiciaire ainsi que les membres de l’équipage ? Autant de questions que se posent toujours les gabonais qui ne comprennent pas l’acharnement qui est fait sur les responsables du Ministère des transports.

Alors que l’on devrait s’intéresser à l’essentiel pendant que l’enquête suit son cours normal. En effet, selon certains éléments de langage au plan juridique, la responsabilité gouvernementale ne pourrait être établie qu’au terme de l’enquête. Surtout s’il est avéré que son bras séculier qui est l’administration en charge des affaires maritimes aurait délivré des documents complaisants à l’armateur pour l’exploitation du bateau.

Thierry Mocktar

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