Quel scénario va encore jouer l’opposition gabonaise aux prochaines consultations électorales après avoir connu plusieurs échecs.
Décidément, 2023 sera-t-elle véritablement l’année-sinistre d’un camp politique en décomposition ? L’ensemble des groupements qui composent la plateforme opposée au Président Ali Bongo Ondimba ne semblent pas convaincre le peuple quand à leur capacité à vaincre, sur le terrain électoral, la majorité au pouvoir. Les principaux leaders à la tête de ces formations politiques sont tous d’anciens barons du régime tombés en disgrâce après la perte de leurs privilèges.
Pour sa part, le pouvoir en place reste, manifestement, inébranlable face à l’agitation de ce que l’on considère dans le pays et ses hautes sphères politiques comme une comedie de Scarpin qui révèle leur véritable personnalité. Prêts à jouer les politiciens de salissure pour espérer rentrer dans le Panthéon de l’histoire politique du pays.
Le scénario mis en place par cette opposition faïence tarde, malheureusement, à se mettre en place. Au risque d’être perçu comme la turpitude de trop par le peuple gabonais.
La scène reste irréversiblement vide de ses principaux ténors. Surtout celle du Président sortant, Ali Bongo Ondimba, qui garderait encore le suspens sur sa candidature. Même si dans certains milieux autorisés on en est à l’élaboration de stratégies de campagne pour le futur candidat à une énième élection présidentielle. Au regard du retour très probable en première ligne d’anciens fidèles du chef de l’État. Victimes, à coups sûrs, des intérêts politiques mesquins et des luttes d’égos qui prévalent dans leurs localités respectives. Un lobbying payant qui devrait être favorable au camp du pouvoir dans la perspective des élections politiques générales de 2023. Quand on sait que certaines éminences grises de l’opposition, vaincues par l’apoplexie, ont fini par rallier le pouvoir pour répondre à l’appel de l’unité et de la main tendue du Président de la République, Ali Bongo Ondimba.
La question qui agite actuellement la classe politique gabonaise. Qui pour conduire le camp de l’opposition gabonaise en 2023 ?
Jean Ping, Guy Nzouba Ndama, Pierre-Claver Maganga Moussavou, Alexandre Barro Chambrier, Paulette Missambo, Louis-Gaston Mayila… du beau monde atteint par l’usure ne font plus l’affaire. Quelques individualités se propagent, mais toutes prêchent toujours le même handicap : le manque de charisme. Ce qui remet au goût du jour la lancinante question du renouvellement de la classe politique dans l’opposition gabonaise considérée de manipulatrice de la société civile. Où très peu de jeunes émergent pour préparer la relève. Certains auraient pu succéder au départ de certains leaders atteints par le syndrome de l’atypisme. Mais ces jeunes ont été poussé vers la sortie par le manque de conviction de la part de leurs « mentors », auprès desquels ils ont passé le temps étouffé dans l’ombre.
Thierry Mocktar