A moins d’un an de l’élèction présidentielle, la sérénité ne semble pas toujours de mise au sein du PDG dans la province de l’Estuaire. Raison, les cadres et militants de base du parti au pouvoir issus de la communauté Fang dénonceraient un management politique qui milite surtout pour leur mise à l’écart des strates les plus importantes de leur parti. Au point que les PDGistes fang de la première province du Gabon se trouvent réduits à de simples accompagnateurs, par la faute de leur mise à l’écart qui saute à l’œil nu et ne présente aucun gage pour la mobilisation de cette frange importante de la population esturienne, autour de la future candidature à l’élection présidentielle du président Ali Bongo Ondimba.
La décision portant nomination du secrétariat général du PDG à l’issue des travaux du récent congrès, sur laquelle ne figure aucun nom fang de l’Estuaire, vient conforter un peu plus la thèse de la mise à l’écart politique de cette communauté majoritaire de l’Estuaire, premier vivier électoral du pays. Tenez, par exemple, venus prendre part au 12e congrès, les militants du Como Océan, de Ntoum, Cocobeach, Kango et ceux de Libreville relèveront que même le groupe socioculturel Nkol’engong n’a plus voix au chapitre pour l’animation politique devenue la seule affaire du groupe Arongo dont les chansons sont diffusées en boucle, du début à la fin du congrès. Le secrétariat national pour l’Estuaire qui, jusqu’à peu avant le congrès était occupé par un cadre fang originaire de Cocobeach n’y échappe pas, puisqu’il s’est vu échoir à une Mpongwè de Libreville. Du coup, tels les enfants du divorce, les PDGistes fang de l’Estuaire qui ne se sont pas déjà remis de la mise à l’écart à la mairie de Libreville de leurs valeureux cadres, ainsi que leur représentativité au niveau de la haute administration à peine perceptible, y voient une gouvernance exclusioniste à l’égard de leur communauté.
Pourquoi un tel sort pour les cadres politiques fang de l’Estuaire? La question est restée pendante sur les lèvres d’un grand nombre de congressistes, au terme du 12e congrès que le parti au pouvoir vient de tenir sous le sceau de la renaissance. C’est l’ex-excroissance de Libreville à Akanda, dernièrement décrétée chef lieu de la province de l’Estuaire par les pouvoirs publics, qui a abrité cette messe politique qui consacre la descente aux enfers d’une frange de la population esturienne pourtant d’un poids électoral non négligeable. Pour certains analystes, la situation politique du moment à l’Estuaire n’augure rien de bon pour le pouvoir, si d’aventure le sentiment de la déchéance des PDGistes fang de cette province devrait s’exacerbé sous le nez et la barbe des plus hautes autorités du pays.
La rédaction