Cameroun : Qui contrôle le pays ?

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À quelques heures du déplacement en terre camerounaise du Président de la transition gabonaise, le général de brigade Brice-Clotaire Oligui Nguéma, le climat politique dans ce pays voisin du Gabon ne semble pas être à la parfaite assurance. Plusieurs observateurs et analystes de la situation dénoncent des dérives constantes de la gouvernance démocratique. Renforcée en cela par les observations des bailleurs de fonds internationaux en matière de gouvernance économique. Contrairement à cela, le Gabon a, depuis le 30 août dernier, amorcé une nouvelle orientation de sa gouvernance politique, économique et au plan social pour préserver la démocratie.

La visite d’amitié et de travail que doit effectuer le chef de l’État gabonais dans le pays, comme partout où il est passé dans la Sous-région depuis sa prise du pouvoir, vise au renforcement des liens de coopération avec l’ensemble des États, rassurer les partenaires au développement du respect des engagements et redonner confiance aux gabonais de la diaspora à travers le monde.

Malgré cela, la transition gabonaise reste la constante des pics et critiques virulentes de la part des médias camerounais dans leurs plateaux. Et, qui ne manquent pas de « titraille », sous le prétexte du principe de la liberté de la presse ou d’expression, pour banaliser le coup de force au Gabon. Ou encore traiter ce changement de pouvoir comme une « révolution de palais ». Toute chose qui laisse supposer un acharnement de la presse camerounaise, dont le pays n’est pourtant pas cité à travers le monde comme un modèle en matière de démocratie, sur l’évolution de la politique intérieure du Gabon.

Le site d’information « Gabonmailinfos.com » a d’ailleurs intitulé dans une de ses publications récentes : « Biya ne contrôle plus rien ». Le média en ligne s’appuyant sur des sources de « Cameroun web.net » écrit, lors d’un récent sommet en France, Alain Juillet dévoile que « le chef de l’État est très malade et fatigué par l’âge, il n’est plus en état de diriger le Cameroun. Le président ne signe plus tous les décrets qui sont publiés ces dernières années », selon les révélations faites par un ancien agent de la sécurité présidentielle, Patrice Nouméa, aujourd’hui en exil depuis quelques années, avait publié le media camerounais.

Certains analystes estiment d’ailleurs que la presse camerounaise « devrait marquer ses inquiétudes quant à certains proches du pouvoir camerounais que leur confère leurs positions de privilégiés, en entretenant le mythe de l’omniprésence de Biya, alors que ces proches se cachent derrière les faux décrets et les fausses signatures qui peuvent conduire à une dérive de gouvernance du pays plutôt que de se focaliser sur le cas du Gabon qui constitue un cas d’école pour la Sous-région ». L’adhésion tardive du fils du président camerounais au sein du RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) – parti au pouvoir – renforce d’ailleurs les propos de l’ancien agent de la sécurité présidentielle.

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Si « comparaison n’est pas raison » il faut tout de même reconnaître que les situations politiques ne sont pas similaires dans les deux pays.

Au Gabon, une nouvelle page politique s’est ouverte avec l’avènement au pouvoir du Comité de la Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI) et qui a fait lever une Aurore nouvelle. Le pays a tourné un pan important de son histoire politique tout en ouvrant une autre pleine d’espoir.

En effet, pour la « défense de la paix » intérieure, l’armée a courageusement décidé de mettre un terme à un malaise politique provoqué par les élections générales organisées pour la première fois. Et dont le résultat a été tronqué.

L’opération de restauration instaurée depuis lors par le pouvoir militaire a permis l’interpellation de plusieurs anciens collaborateurs de l’ancien chef de l’État déchu, dont son épouse et son fils pour « haute trahison contre les institutions de l’État, détournements massifs des deniers publics en bande organisée et association de malfaiteurs, falsification de la signature du président de la République, blanchiment de capitaux à l’échelle internationale, faux et usage de faux, corruption, etc ». Des faits, qui pour les gabonais sont la motivation généralisée et du rejet de la gouvernance du régime précédent dont le peuple a décidé de tourner la page pour son « essor vers la félicité ».

Comme le disait le savant allemand Albert Einstein : « S’il m’ai donné l’occasion de solutionner un problème, je prendrai 55 minutes pour le comprendre et 5 minutes pour le résoudre. »

Thierry Mocktar

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