Côte d’Ivoire: Laurent Gbagbo à nouveau blanchit
Depuis la crise poste électorale de 2010, l’ex-président laurent Gbagbo fait l’objet d’un procès pour crime contre l’humanité devant la cour pénale internationale. Mais l’évolution de la situation oblige ses ennemis d’hier à revoir leur position.
A la suite d’un long et fatidique procès, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés le 15 janvier 2020. Toutefois, ils sont en liberté conditionnelle car la Procureure de la CPI Fatou Bensouda a fait appel de la décision de la chambre de première instance.
En dépit des longues années passées loin de sa terre natale, Laurent Gbagbo continue de peser fortement dans la vie politique ivoirienne. En effet, un groupe de partisans baptisé « Gbagbo Ou Rien » lui est resté tellement fidèle. Ils ne se gênent pas à affirmer que Gbagbo est leur fétiche. Seulement, la majeure partie des cadres qui pouvaient assumer la relève après Gbagbo afin reconquérir le pouvoir d’État soit en exil ou ont quitté le navire. Affi N’guessan quant à lui est obligé de faire cavalier seul puisqu’il est rangé dans le camp des ‘’traitres’’.
Ainsi certains hommes politiques essaient de tenir un discours moins critique envers le personnage dans le but de bénéficier de la sympathie de ses militants surtout qu’en 2020, il y a de forte chance que le parti ne présente pas de candidat sauf si le processus d’unification des deux branches lancé arrive à son terme.
Ainsi, après Henri Konan Bédié, c’était le tour de Guillaume Soro de réclamer sa libération. En effet, dans une adresse à la nation relative à la crise du Covid-19 le 31 mars 2020, il a demandé au Président Ouattara de faire libérer Laurent Gbagbo au nom de la réconciliation.
Pourtant le même Guillaume Soro déclarait en 2011 ceci « On ne peut pas demander la libération de Laurent Gbagbo quand on sait que ce Monsieur est responsable de 3000 morts. Ce n’est même pas bon pour la Cote d’Ivoire », a-t-il déclaré.
Il a même ajouté « nous voulons la réconciliation mais que la justice fasse son travail ».
Comment donc celui qui s’est érigé en magistrat pour désigner Laurent Gbagbo comme le responsable des 3000 mort retourne sa veste aujourd’hui. La procédure est encore en cours alors par quelle alchimie le démissionnaire du pêchoire de l’assemblée nationale demande la libération de Laurent Gbagbo alors qu’il disait que cette demande n’est bonne pour la Cote d’Ivoire ?
Il a peut-être fallu qu’il perdre son poste de Président de l’assemblée nationale et qu’il se retrouve en exige avant de comprendre la nécessité de réunir tous les ivoiriens afin de parler de réconciliation. Sinon de toutes les années où la cohabitation semblait fonctionner au sein du RHDP, il ne se gênait pas. Puisque les deals dont-il en parle semblaient rouler dans le bon sens.
Guillaume Soro devrait maintenant nous dire qui a tué les 3000 ivoiriens de la crise poste électorale ainsi que les victimes de la rébellion de 2002 puisqu’il s’est arrogé le droit de juger et de condamner les supposer criminels avant même que les procès se tiennent.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’atraver cette démarche Soro vient soit de blanchir Laurent Gbagbo où se positionne comme l’incarnation parfaite de l’incohérence politique.
Ce qui est dommage dans ce cirque politique de mauvais gout, ce sont ces nombreuses vies perdues pour rien. Le peuple doit en tirer les leçons.