Cent jours après l’avènement du pouvoir militaire – régime d’exception, d’aucuns s’interrogent très, certainement, sur le silence gardé jusqu’à lors par l’ancienne présidente de la Cour Constitutionnelle. Un repli que de nombreux observateurs situent, par rapport, au principe du serment prêté par les anciens dignitaires de la République au terme de l’exercice de leurs fonctions.
D’autres par contre y entrevoient une abdication de ces derniers en faveur de la restauration du pays impulsée par le pouvoir de la transition. Un pouvoir dépositaire de l’autorité de l’État et de la légitimité républicaine au regard de l’adoubement par les populations qui lui confèrent une légalité constitutionnelle dont la Docteure Marie-Madeleine Mborantsuo est toujours restée fidèle du respect des valeurs.
En recevant dernièrement, le collectif des anciens dignitaires de la République, le président de la transition, le général de brigade Brice-Clotaire Oligui Nguéma Brice-Clotaire Oligui Nguéma, à travers cette initiative patriotique, a assurer le triomphe de la transition gabonaise pour une nouvelle page de l’histoire politique du pays.
Fin connaisseur des rouages et des acteurs de l’activité politique dont ses principaux acteurs, la Docteure Marie-Madeleine Mborantsuo fait partie des piliers du « système Bongo » qui ont tôt fait de reconnaître l’avènement d’une transition ainsi que des enjeux pour le pays dont les nouvelles Autorités devraient s’attacher les services par l’expérience acquise des années durant dans l’intérêt de la nation. Ce qui serait davantage un cas d’école. Dans la mesure où l’objectif du pouvoir de la transition vise le renforcement des valeurs d’unité et de cohésion avec toutes les compétences.
Il faut reconnaître qu’un lien de confiance s’est progressivement tissé entre les Autorités de la transition et certains piliers de la politique nationale du pays formaté dans le moule du système du défunt président Omar Bongo Ondimba, dont l’actuel chef de la transition se définit comme le garant de la reconnaissance et du devoir de mémoire.
Très écoutée et au cœur de ce système des années durant, la Docteure Marie-Madeleine Mborantsuo dispose toujours d’une certaine influence à travers le pays. À l’inverse disent certaines langues, la Cour Constitutionnelle, selon le principe de la séparation de pouvoir, ne disposait d’aucune compétence pour s’autosaisir d’elle-même sur une action, au terme de la lecture de la constitution, des prérogatives relevant d’autres institutions tels que le gouvernement ou le Parlement.
En octobre 2009 et au lendemain de l’élection présidentielle anticipée dont les résultats donnaient Ali Bongo Ondimba vainqueur du scrutin, rien ne laissait entrevoir un désastre politique, économique et social dans le pays. Fortement embrigadé au fil des ans par des hordes de profiteurs, le régime s’est finalement transformé en un repaire de bandes organisées de personnes mus par l’intérêt personnel.
Marie-Madeleine Mborantsuo, après une bonne période d’observation depuis le changement de pouvoir dans le pays, a su préserver le lien de confiance avec le pouvoir de transition qui, à travers le Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI), prône le redressement du Gabon. Alors que, ignorée dans son rôle de « gardienne des lois », elle aura subi au même titre que d’autres anciens responsables des institutions constitutionnelles réduits à des caisses de raisonnable, les frasques ou encore des pires humiliations de la nébuleuse « Young Team ».
Active dans le comité ad-hoc qui a œuvré à l’écriture de la rédaction de la Constitution du 26 mars 1991, au lendemain de la Conférence nationale qui a créé la Cour Constitutionnelle, pour le défunt président Omar Bongo Ondimba, il revenait naturellement à Marie-Madeleine Mborantsuo d’en assurer et de relever le défi en lui confiant aux ors de présider aux destinées de la haute juridiction afin de lui donner les bases nécessaires pour son fonctionnement.
Les années passées à la présidence de la Cour Constitutionnelle ont permis au Docteur Marie-Madeleine Mborantsuo – légaliste – de lire le droit et d’imposer sa vision de paix pour le Gabon. même si elle a été beaucoup incomprise dans la gestion des missions de la cour. Ce n’a pourtant jamais remis en cause son rôle ni les prérogatives dévolues à la haute juridiction.
Thierry Mocktar