Gabon : À son aulne, la transition confronté au difficile changement de paradigmes

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L’avènement aux commandes du Gabon d’un pouvoir militaire, il y a 100 jours, a plongé le pays dans l’euphorie. Le militaire est, étant donné sa mission régalienne, l’incarnation du respect de l’Autorité de l’État ou encore avoir cette obligation de l’application martiale de la discipline.

Les cinq décennies d’un régime qui a plombé l’essentiel des pouvoirs publics entre les mains d’un groupuscule de personnes dont l’intérêt était de s’éterniser dans les cercles du pouvoir, ces dernières années, a eu pour motivation le pillage des fonds publics et de la gouvernance chaotique dans la gestion des affaires publiques de l’État. Une situation qui aurait plongé le Gabon et sa population dans une profonde émotion de tristesse.

Une forte inquiétude s’est emparée du peuple qui se demandait si leur pays pouvait sortir du chaos sans laisser les traces d’une déchirure de son unité, sa cohésion et de la stabilité de ses institutions. Toutes, sans lesquelles aucun développement ne serait envisageable.

Malgré toutes ces difficultés, la transition du pouvoir militaire a fini par se mettre en place grâce à l’action du 30 août 2023 perpétré par le Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI). Il faut souligner qu’en dépit de ces 100 premiers jours dans l’exercice du pouvoir, bien que s’exerçant sur l’éthique et le pragmatisme de la déontologie militaire, le CTRI est toujours confronté à la difficile et dure réalité du changement de mentalités par les gabonais. Dont les égos politiques multiplient les antagonismes à dessein.

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Sans être exhaustif, le pouvoir militaire de la transition gabonaise qui a, à sa tête le général de brigade Brice-Clotaire Oligui Nguéma est engagé dans l’œuvre salutaire de restauration dont l’objectif visé est le redressement du pays et rendre la dignité aux Gabonais. De même, on lui reconnaît également l’œuvre d’assainissement de la gestion des fonds publics. Qui aura constitué le principal intérêt du groupuscule des personnes qui ont embrigadé le pouvoir cette dernière décennie par la concentration entre leurs mains de l’ensemble des rennes de la gouvernance du pays. Tout le monde s’accorde à dire que les choses changent.

Dès leur avènement, les nouvelles Autorités ont aussitôt affiché leur volonté et ambition. Obtenir des changements dans la moralisation de la vie publique (politique, économique et sociale) de la nation. Dans cette spirale, plusieurs réformes ont été initiées et d’autres sont encore attendues dans les prochains mois avec la tenue d’un Dialogue national inclusif. D’autres réformes, sans doute parce que mal conçues où mal expliquées, n’ont pas prospéré.

Aux yeux de nombreux observateurs, le peuple a du mal à suivre le rythme instauré par le pouvoir militaire. Et certains autres anciens leaders où partisans d’anciens groupes politiques (majorité – opposition), responsables administratifs ont du mal à se débarrasser de leurs vieilles habitudes. Au point d’alourdir le climat et l’action du CTRI pour rendre moins efficace le processus de redressement du pays.

Malgré ses efforts, l’on constate que le Gabon peine a se retrouver dans le schéma d’une nouvelle cohésion nationale. Chacun privilégiant encore des intérêts tant des politiques que de la société civile en passant par les responsables religieux, dirigeants, cadres ou opérateurs économiques.

Il faut sans nul doute convaincre les différents acteurs politiques quant à leur nécessité de mettre au-dessus de leurs intérêts ceux du pays pour son « essor vers la félicité ».

Thierry Mocktar

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