Gabon : Coup de libération « , devenu la seule norme de référence dans la gestion de la chose publique

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Pour contourner l’écueil du peuple, le régime du président BRICE CLOTAIRE OLIGUI NGUEMA semble avoir fait le choix du populisme, comme le fit Lénine (1870-1924) en son temps, ce démagogue pour qui « il faut proposer aux électeurs des solutions simples à des problèmes complexes », « quitte à mentir et désigner des boucs émissaires, seuls responsables de la situation misérable de la nation ». Tiré de l’ouvrage de Lénine : « La maladie infantile du communisme, essai de causerie populaire sur la stratégie et la tactique marxistes » ; Moscou, 1920.

Que dire des affaires aussi grotesques dans lesquelles, en violation du cadre légal et dans une opacité propice à lever toute suspicion, des marchés publics sont octroyés à des entreprises montées de toutes pièces, appartenant à des proches, et où des commissions faramineuses sont rétrocédées dans un pays où les rétro commissions ont cessé d’être, par la parole et la volonté du Chef, une infraction à la loi.

En effet, il s’agit ici du respect des procédures en matière des marchés publics encadré par le décret n°00027/PR/ MEPPDD du 17 janvier 2018 portant code des Marchés Publics et du décret n°053/PR/MEP du 21/11/2023 modifiant certaines dispositions du décret n°27 .
Or, la violation des lois, en l’espèce la loi sur la passation des marchés publics est une délinquance notoire .

Dans un système de gouvernance exempt de corruption et d’abus de pouvoir, seules les procédures et les lois guident les passations des marchés publics. Le législateur gabonais a établi des conditions strictes pour l’acquisition de biens et services par l’État, conformément aux principes de transparence, de rationalité et d’efficacité.

Pour que le slogan « État de droit » devienne une réalité au Gabon surtout en cette période de transition, il est essentiel d’accepter que les lois et les procédures priment sur la volonté des dirigeants, aussi bien intentionnés soient-ils ou prétendent-ils l’être.

« Il n’a pas négocié les prix, mais en revanche, il a autorisé le paiement d’un contrat mal négocié, où la surfacturation des biens et services était flagrante. C’est en cela qu’il pourrait être coupable, voire complice ! Ou un contrat n’ayant pas respecté les procédures ,etc… »

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Aucune explication fournie par M. Charles MBA ou AURELIEN MINTSA MI NGUEMA ne peut les disculper dans cette affaire, qui porte les stigmates de la corruption, de l’incompétence et de manquement grave aux principes de suivi des procédures et de prudence dans l’exécution des dépenses publiques .

Que dire ?

En tout état de cause, ce énième scandale économico-financier met en lumière le rôle combien néfaste que joue la chaîne de dépenses dans la corruption et le détournement de deniers publics. Le Ministère des finances n’est pas seul et ne peut répondre seul y compris son DGBFIB. Loin s’en faut. Il est le maillon d’une chaîne qui se comporte telle une légion étrangère de mercenaires en territoire conquis sans combat et qui se partagent allègrement les ressources du pays comme les truands se partagent le butin. Ils n’ont aucune éthique, aucun scrupule. Ils agissent en dehors et en violation de tout cadre légal et en vertu de ce qu’ils appellent « coup de libération « , devenu la seule norme de référence dans la gestion de la chose publique. Seule une enquête sérieuse pourra établir les responsabilités à tous les niveaux, et infliger des sanctions judiciaires qui s’imposent.

C’est ce comportement fondamentalement délictuel qui a fini par enterrer définitivement les idéaux de « le Gabon d’abord, l’état de droit, la lutte contre la corruption, la justice, etc »; au profit des frasques, de la luxure, des mondanités, bref, de l’enrichissement illicite et illimité d’une portion des gabonais .

En clair, il s’agit d’une délinquance financière institutionnalisée, à laquelle se livrent en toute impunité des agents publics, hauts fonctionnaires et dignitaires attitrés du pouvoir, tous sanctifiés par la banalisation de la pratique des retro commissions, opérant dans un pays , où «les ministres, directeurs généraux ne sont pas des voleurs», avec une «justice malade» et où certains malins flatteurs tentent de faire croire à l’opinion que la Restauration des Institutions serait la réponse à ce crime organisé !
Trêve de balivernes ! Que la médiocrité quitte ce pays .

JOVANNY MOUBAGNA

 

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