Les récentes suspensions de hauts responsables publics, notamment Brigitte Anguillet MBA, Présidente du Conseil d’Administration (PCA) de la CNAMGS, Landry Bongo Ondimba, PCA de Gab’Oil, Jean Eric Raynard Ndama, Président Directeur Général (PDG) de la Poste SA, François Rigobert Owono Messie, Directeur Général (DG) de Gab’Oil, et Audrey Christine Chambrier Voua, Directrice Générale (DG) de la CNAMGS, ont fait l’objet de débats intenses, tant sur le fond des accusations que sur la procédure suivie. Bien que des accusations graves soient portées contre ces responsables, il convient de souligner que les procédures employées pour les suspendre semblent être cavalières et ne respectent pas les principes juridiques fondamentaux, en particulier celui du parallélisme des formes. Ce principe, qui stipule que les nominations et les révocations doivent être effectuées selon les mêmes procédures légales, semble avoir été ignoré dans ces cas précis.
Le principe du parallélisme des formes : une règle essentielle ignorée
Le principe du parallélisme des formes est une règle fondamentale du droit administratif qui exige que, lorsqu’un fonctionnaire ou un responsable est nommé par un acte officiel, tel qu’un décret présidentiel, il soit révoqué ou suspendu selon une procédure formelle équivalente. Brigitte Anguillet MBA, Landry Bongo Ondimba, Jean Eric Raynard Ndama, François Rigobert Owono Messie, et Audrey Christine Chambrier Voua, tous nommés par décret présidentiel, sont soumis à ce principe. Pourtant, leurs suspensions ont été effectuées de manière précipitée et médiatisée, sans respecter les étapes administratives et juridiques requises. De plus, aucune enquête formelle n’a été menée avant leur éviction, ce qui soulève des questions sur la légalité de ces décisions.
Une procédure cavalière alimentée par des agendas politiques
Derrière ces suspensions se dessine une volonté politique manifeste. Si les accusations portées contre ces hauts responsables, en l’occurrence de mauvaise gestion ou d’incivisme, peuvent être sérieuses, elles n’en demeurent pas moins sujettes à vérification et doivent être traitées selon les règles de droit. La gestion précipitée de ces suspensions, couplée à leur médiatisation avant toute enquête approfondie, donne l’impression que l’objectif n’est pas d’assurer une justice équitable, mais de discréditer politiquement ces personnalités dans le cadre d’une guerre de pouvoir interne.
Cette approche semble être guidée par des agendas politiques visant à éliminer certains individus des cercles décisionnels en vue des échéances politiques futures. En effet, les suspensions et leur médiatisation ne font que renforcer l’idée d’une manipulation politique, où l’humiliation publique des responsables vise à affaiblir leur position avant une probable recomposition du paysage politique.
La médiatisation prématurée : une atteinte à la présomption d’innocence
La mise en avant de ces suspensions dans les médias, avant même qu’une enquête formelle n’ait été conduite, a des conséquences graves sur la présomption d’innocence des responsables concernés. Les suspensions sont apparues comme une condamnation publique, largement relayée par les médias, bien avant que des éléments probants ne soient présentés. Cette manière de traiter l’affaire, en violation des principes du droit administratif et des droits de la défense, dénote une volonté de manipuler l’opinion publique, en influençant la perception de la culpabilité de ces responsables.
Les conséquences pour les institutions et le gouvernement
Ces suspensions précipitées et leur médiatisation excessive ont des répercussions considérables. Elles fragilisent non seulement la stabilité des institutions concernées, telles que la CNAMGS, Gab’Oil et la Poste SA, mais elles jettent également une ombre sur le gouvernement et sur le processus de transition. Une gestion précipitée, dénuée de transparence, suscite la méfiance et l’incertitude au sein des institutions publiques, qui dépendent pourtant de la stabilité et de la légitimité de leurs dirigeants pour mener à bien leurs missions.
De plus, cette gestion des suspensions peut avoir pour effet de décrédibiliser le gouvernement de transition, qui se voit accusé de pratiquer des purges politiques et des règlements de comptes. La procédure de suspension a, en effet, des allures de manœuvre politique, visant à affaiblir certains responsables ou à les écarter du pouvoir en vue de gains électoraux futurs. Cette instrumentalisation de la justice nuira à l’image du gouvernement et à la confiance du peuple dans ses institutions.
Conclusion : Un appel au respect des procédures et des principes du droit
Quelles que soient les accusations portées contre Brigitte Anguillet MBA, Landry Bongo Ondimba, Jean Eric Raynard Ndama, François Rigobert Owono Messie, et Audrey Christine Chambrier Voua, il est impératif de respecter les procédures légales et les principes fondamentaux du droit. Les suspensions et révisions de leur statut doivent être menées selon les formes établies, conformément aux règles du droit administratif. En outre, la médiatisation prématurée de ces actions, sans enquête préalable, porte atteinte à la présomption d’innocence et fragilise la justice.
Les autorités doivent impérativement respecter les principes de transparence et de justice dans leurs actions, afin de garantir la stabilité des institutions et préserver la confiance de la population dans le processus de transition. Toute tentative d’utiliser ces suspensions pour régler des comptes politiques ou affaiblir des adversaires est contre-productive et met en péril l’ensemble du processus de transition en cours.