Le 30 août 2023, les militaires sont arrivés au pouvoir au Gabon pour restaurer les institutions et redonner sa dignité au peuple gabonais, en tout cas, c’est ce qui a été répété par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition, Chef de l’Etat. À ce titre, ils doivent se donner le temps de travailler. Sauf qu’en libérant le pays de la domination du système Bongo-PDG, le CTRI a aussi libéré la liberté comme le chante si bien Pierre Claver Akendengue. Les grèves intempestives et revendications de toutes sortes que l’on commence à observer dans l’administration publique et privée alors que les autorités militaires n’ont que quelques semaines au pouvoir, sont de nature à ralentir et détourner le Président de la Transition et le CTRI de leurs objectifs premiers. En plus d’ajouter une pression sociale à une situation qui est déjà d’exception.
Ce que je propose et que j’ai suffisamment déjà développé sur mon compte Twitter et ce, dès les premières heures de la transition, est que le leadership du CTRI et les forces vives de la Nation, tombent d’accord sur ce que j’appelle une « accalmie consensuelle », une période d’au moins 6 mois, qui permettrait aux militaires de travailler sans grèves ni revendications sociales. Pendant ce temps relativement court, le Général Oligui Nguema avancerait sur les dossiers de réformes prioritaires mais aussi se pencherait sur les problèmes sociaux les plus urgents. Le fait est que, après 56 ans de problèmes et frustrations cumulés, si tous les secteurs de la société gabonaise se mettaient à revendiquer et exiger le meilleur (ce qui est absolument leur droit), cela aurait pour effet de paralyser la machine de production et administrative, de multiplier les tensions dans le pays alors que l’on a besoin de sérénité. Dans un tel cas, les conséquences se ressentiraient directement sur les populations.

À mon humble avis, les premiers pas des autorités de la transition sont encourageants. Au regard des consultations entamées avec l’ensemble des enfants du Gabon, l’idée d’une accalmie consensuelle d’au moins 6 mois, garantirait au CTRI un environnement social apaisé pour suivre sa feuille de route et répondre aux nombreuses attentes d’un pays longtemps resté bâillonné démocratiquement. Il faut laisser le temps au CTRI d’avancer avec sa vision du Gabon, vision honorable qui a d’ailleurs servi de justificatif aux événements du 30 août dernier. Il ne faut donc pas parasiter cet élan républicain des nouvelles autorités de Transition avec des mouvements d’humeur qui peuvent certes être légitimes mais dont les autorités de Transition ne sont absolument pas responsables. Je plaide humblement pour la mise en place d’une accalmie consensuelle, une sorte de trêve sociale pour que l’essentiel ne soit pas oublié. Voilà mon idée.
Jo Dioumy Moubassango, IRM