A l’approche des prochaines élections, le parti de la Réappropriation du Gabon, de son indépendance, pour sa reconstruction (RÉAGIR) connaît, une « crise », qui pourrait aller jusqu’à la rupture. Une frange dissidente du bureau exécutif menée par Jean Valentin LEYAMA continue de semer la discorde et la confusion au sein du parti. Dysfonctionnements récurrents, violations convulsives des statuts et règlements, népotisme, favoritisme, exclusions arbitraires des membres, prises de décisions téléguidées depuis l’extérieur du Gabon…le président intérimaire de RÉAGIR, Persis Lionel ESSONO ONDO a donc décidé de saisir le tribunal de première instance de Libreville pour stopper l’aventure cavalière de ce groupe manipulé depuis BRAZZAVILLE par l’ex repris de justice Felix BONGO. L’affaire est plus complexe qu’il n’y paraît mais fort heureusement il est pourtant facile d’opposer au front des protagonistes le statut de bourreau ou de victime. Un petit rappel des faits s’impose avec cet extrait tiré d’une interview accordée par le Président Intérimaire de REAGIR à un de nos confrères.
« Lorsque nous nous sommes mis ensemble, c’était autour des valeurs que nous partagions. Ces valeurs, c’est la concertation. Ces valeurs, c’est la sincérité. Ces valeurs c’est une expression démocratique au sein du parti, le respect des statuts qui sont la loi que nous nous sommes donnée. Lorsque François NDONG OBIANG a été nommé à l’Assemblée nationale comme premier vice-président de cette institution, il s’est conformé au statut de réalité. Il s’est conformé à l’article 16 des statuts de Réagir qui dispose qu’en cas d’incompatibilité entre les fonctions au sein de l’exécutif du parti et une fonction au sein de l’appareil d’État, le membre du bureau exécutif concerné doit démissionner. Pour le cas du chef du parti, donc le président statutaire, il doit nommer un intérimaire et ce, au regard des dispositions de l’article 34 des statuts. Cet article, qui porte sur le président du parti, en son alinéa 3, dispose clairement qu’en cas d’indisponibilité temporaire, le président nomme son intérimaire parmi les vice-présidents. Et puis l’alinéa 4 dispose qu’en cas d’empêchement définitif du président, le vice-président le plus âgé assure l’intérim du président dont l’indisponibilité définitive est constatée et actée par le bureau exécutif. Il assure l’intérim pendant trois mois jusqu’à l’organisation du prochain congrès. Voilà les dispositions qui sont claires et qui ne souffrent d’aucune ambiguïté.
Et lorsque François NDONG OBIANG a été nommé, il a respecté ces dispositions. On a constaté l’incompatibilité avec ses fonctions de premier vice-président de l’Assemblée nationale et ses fonctions de président du parti. Lorsque tu rentres dans cette incompatibilité, on ne dit pas que tu n’es plus président du parti, on dit tout simplement que tu te retires parce que les fonctions que tu vas occuper exigent de toi une présence à temps plein et que tu ne peux absolument pas continuer à faire vivre le parti comme si tu n’étais pas nommé à l’Assemblée ou dans une autre fonction. Ce qui est le cas pour beaucoup de situations dans l’administration publique. C’est du droit administratif pur. Tu restes en fonction, mais plus en service. Voilà où se trouve la nuance. Tu as juste nommé ton intérimaire le temps que tu occupes ces nouvelles fonctions. C’est ça que le président NDONG OBIANG a fait et lorsqu’il l’a fait, il a nommé son intérimaire en la personne de Monsieur Guy Roger AURAT. Lorsqu’il a nommé ainsi Guy Roger AURAT, ce dernier est devenu président par intérim.
Je vous donne des faits analogues. A l’Union nationale, Madame MISSAMBO a nommé son intérimaire, BARRO CHAMBRIER, au RPM, a nommé son intérimaire dans la même foulée. Ces intérimaires sont toujours en activité aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que l’indisponibilité demeure, parce que l’incompatibilité demeure. Et puis parce que ces intérimaires-là sont restés fidèles à la ligne directrice du parti qui a été définie par le congrès qui a confié sa responsabilité au président. NDONG OBIANG reste le seul responsable devant le congrès de Réagir et, d’ailleurs, selon les statuts, il est le seul habilité à convoquer ce congrès. Donc, dire à celui qui est habilité à convoquer l’organe le plus important du parti qu’il n’est plus président du parti parce qu’il a confié l’intérim à un vice-président, c’est un faux débat, c’est du mensonge, c’est de la manipulation, c’est un coup d’État. Clairement !

Alors revenons au problème fondamental, c’est justement le fait que lorsque je nomme quelqu’un pour me représenter parce que je ne suis pas disponible, cette personne-là et moi devons être un. Cette personne ne peut pas devenir mon premier opposant dans le parti. Cette personne ne peut pas fomenter des coups bas dans mon dos. Cette personne, même si elle doit librement gérer le parti et me rendre compte, si elle le souhaite, doit quand même rester fidèle à certains engagements que nous avons pris pendant le congrès. Elle doit rester fidèle aux décisions collégiales que le parti a prises. Elle ne peut pas décider d’entraîner le parti dans une direction sans consulter celui qui l’a nommé et sans consensus avec l’ensemble du bureau exécutif. Or, c’est ce qu’a fait Monsieur AURAT sous la direction de Monsieur Jean Valentin LEYAMA, le secrétaire exécutif », a expliqué Persis Lionel ESSONO ONDO.
Évoquant la direction dans laquelle Jean Valentin LEYAMA sous les ordres de Félix BONGO veulent entraîner Réagir, Persis Lionel ESSONO ONDO a été on ne peut plus clair :
« Ils ont unilatéralement décidé de faire de Réagir la future opposition au CTRI. Sans consulter le bureau exécutif, ils ont changé de ligne politique du parti. Pourquoi je le dis ? Parce qu’au lendemain du coup de la libération, nous avons organisé une réunion exceptionnelle du bureau exécutif, le président NDONG OBIANG était encore président d’Alternance 2023 et, à cette réunion-là, on a dit au président NDONG OBIANG d’aller convaincre ses pairs d’Alternance 2023 pour accompagner et soutenir le CTRI et tous ceux qui sont avec lui. Est-ce que vous ne faîtes pas mieux de dire « les gars, asseyons-nous ! Voilà ce que nous reprochons au CTRI. Nous pensons que maintenant là on ne veut plus le soutenir ». Et puis tout le monde est d’accord, on discute et on prend cette position. Lorsque, pendant un an, le parti ne s’est pas exprimé publiquement sur toutes les questions d’intérêt national parce que, justement, on s’exprime plutôt dans les réseaux sociaux (Facebook) , on s’exprime plutôt dans les forums Whatsapp du parti où l’on prend des positions contre non seulement les membres du parti, mais aussi contre les membres du gouvernement, contre les membres du CTRI, contre toute attente. Ce que je veux dire c’est que lorsqu’on a décidé de changer de ligne politique, on le fait dans le cadre des instances du parti et on associe tout le monde à la discussion et à la réflexion. On ne le fait pas en catimini comme des voyous.
Lorsqu’on va s’associer à BILIE-BY-NZE afin de structurer la nouvelle opposition au CTRI, nous qui sommes vice-présidents et parmi nous des fondateurs du parti, est-ce que nous avons envie d’être associé à BILIE-BY-NZE ? Est-ce que François NDONG OBIANG, qui est premier vice-président de l’Assemblée nationale de la transition , a envie que son nom soit associé à un pseudo opposant à cette transition ? Et lorsque nous avons constaté ces faits et que nous avons dit non, Jean Valentin LEYAMA a supprimé des forums les membres du bureau exécutif opposés à cette ligne politique qu’ils voulaient donner au Parti. Voilà ce qui s’est passé ! », a-t-il martelé.
Il reste maintenant à attendre le verdict du tribunal le 4 décembre prochain pour savoir qui des deux camps antagonistes est dans le droit.