Décédé à Paris, à l’âge de 83 ans, Martin Bongo restera pour de nombreuses générations de diplomates africains, l’emblématique diplomate affable et discret qui aura consacré une bonne partie de sa vie au service de son pays et du continent africain. Une carrière méritée et accomplie, des années durant, dans l’ombre du défunt président Omar Bongo Ondimba dont il a été le neveu.
Né le 4 juillet 1940 à Léconi dans le Sud-est du Gabon, Martin Bongo après des études primaires dans sa province natale du Haut-Ogooué, s’inscrit à l’École normale de Mitzic dans le Woleu-Ntem. Muni de son parchemin, il entame une carrière d’enseignant avant d’être nommé Inspecteur de l’enseignement primaire.
De 1969 à 1971, il est successivement Directeur adjoint du cabinet du président de la République, Commissaire à l’information puis Secrétaire d’État à la présidence de la République, chargé de l’information. En 1972, il est chargé de la Représentation personnelle du chef de l’État, au nom duquel, il assure les missions délicates dont, en septembre 1975, une mission de médiation entre la France et le Tchad dans « l’affaire Claustre », avant d’être nommé Ministre de l’éducation nationale en 1973.
L’aboutissement pacifique de ce dossier lui ouvre, grandement, les portes du Ministère des affaires étrangères, le 23 août 1976. Des fonctions qu’il assume avec beaucoup de responsabilité, d’abnégation et loyauté jusqu’au 25 août 1989. Lus d’une décennie au cours de laquelle il a fait consolider et amplifier la voix du Gabon comme acteur écouté et respecté à travers le monde.
Martin Bongo est nommé par la suite Haut-représentant du chef de l’État puis Représentant spécial de l’Union africaine jusqu’à son retrait de la vie publique active. Durant ses années de retraite politique et diplomatique rondement menée et méritée avec le sentiment du devoir accompli, Martin Bongo a toujours vécu comme il l’aura voulu. Dans une parfaite discrétion et loin du tumulte politique.
La disparition de ce fidèle collaborateur passionné et engagé du président Omar Bongo Ondimba laisse le Gabon et le monde de la diplomatie internationale, pour ceux qui l’ont connu, dans une profonde consternation. Car sous l’impulsion du président Omar Bongo Ondimba, il aura été à la manœuvre pour l’émancipation pacifique des mouvements de libération des peuples africains face au néo-colonialisme occidental.
Thierry Mocktar