Le 09 octobre 2023 dernier, une coalition des partis politiques gabonais était face à la presse au siège du RPG à Libreville, à l’occasion d’une déclaration au cours de laquelle ils ont exigé la destitution des présidents du sénat et de l’assemblée nationale de la transition ceci au lendemain de la publication de la liste des membres nommé au parlement de la transition.
Déclaration
Le 30 Août 2023, le Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI) a pris le pouvoir sous prétexte d’éviter le bain de sang programmé par le Parti Démocratique Gabonais (PDG) qui préconisait un énième coup d’état électoral.
Cet Acte Soutenu Majoritairement Par Le Peuple Gabonais Et Par L’ensemble Des Forces Vives De La Nation, A Suscité L’espoir Et L’espérance De Rupture D’avec Le Régime BONGO-PDG.
Mais 30 jours après la prestation de serment du Président de la Transition, Chef de l’Etat, force est de constater à l’épreuve des faits que tous les engagements pris contenus dans son discours à la Nation sont en contradiction.
A en juger par la série des Actes posés, notamment: L’élaboration et l’adoption unilatérale de la Charte; La non application des dispositions de l’article 60 de ladite Charte, prévoyant sa mise en vigueur après son adoption par toutes les forces vives de la Nation; La nomination des membres des bureaux des deux chambres en l’absence de la nomination des Parlementaires, La nomination des Parlementaires sans consultation de la classe politique nationale en dehors des procédures régulières; La part belle faite au PDG, par la nomination au Parlement de 91 membres sur 168, représentant 80% de sièges, lui donnant ainsi une large majorité ; La part belle accordée à 4 Partis politiques que sont: le PDG (91 membres); l’Union Nationale (17 membres) ; les Démocrates (4 membres) et REAGIR (3 membres) ; La composition du Gouvernement avec le retour en force des anciens hiérarchique du PDG, en violation de l’article 44 de la Charte de la Transition ; La nomination des Hauts Représentants du Président du CTRI issus du PDG; Les nominations au dernier Conseil des Ministres de plusieurs cadres également du PDG dont la plupart seraient de moralité douteuse, en violation du Chapitre premier et de l’article 1 de la Charte.
La classe politique constate pour le regretter que toutes les nominations précitées ont été faites en violation des pouvoirs discrétionnaires dévolus au Président de la Transition.
Devant ce constat, le CTRI serait-il venu restaurer le PDG en marginalisant les autres Partis politiques légalement constitués dans le principe en changeant pour que rien ne change, pour le maintien de l’ordre ancien.
Au regard de ce qui précède, il apparait que le Président de la Transition s’est constitué une majorité de fait en excluant dans sa gouvernance les Partis politiques signataires de la présente déclaration.
Nous attirons l’attention de la Communauté nationale et de la Communauté internationale sur les conséquences de ces choix qui risquent d’entacher le bon déroulement de la Transition.
En conséquence, nous nous réservons le droit d’entreprendre toutes les actions possibles pour la restauration de la Justice et l’équité par les voles démocratiques.
N’ayant pas été associés à la confection des listes des Parlementaires conformément à l’article 46 de la Charte de la Transition, nous réclamons la destitution des Présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, ainsi que de l’ensemble de leurs collaborateurs nommés frauduleusement.
Honorable Bonaventure Nzigou Manfoumbi