Il est bien vrai que les gabonais sont aujourd’hui des orphelins de l’opposition et de la société civile incarnées, il y’a quelques années par le Morena, le Rassemblement national des Bûcherons (RNB), le Parti gabonais du progrès (PGP), l’Union du peuple gabonais (UPG), le Syndicat des enseignants de l’éducation nationale (SEENA)… Des formations politiques qui, impulsées par le charisme de leurs leaders respectifs, ont disposé des valeurs de patriotisme et de responsabilité inspirés par la tenue de la Conférence nationale (mars-avril 1990, ndlr).
C’est dire que la meute qui passe aujourd’hui pour les héritiers de ce passé élogieux n’aura rien apprise de leurs illustres devanciers.
Les gabonais qui sont encore « assidus » aux résidus de ce qui reste de l’opposition à multiples têtes, n’en pensent pas moins. Dans les coulisses de la politique nationale, ils brossent un tableau sombre de cette incurie maladive. Dont les actes posés par certains acteurs corroborent les dires de l’opinion nationale gabonaise. L’on a encore en mémoire ce coup de gueule d’un ancien leader de l’opposition post Conférence nationale : »Ce n’est pas parce que les gens se rassemble pour créer un groupe politique qu’ils auront changé », disait-il pour illustrer tous ces chantages que l’on observe aujourd’hui dans l’opposition.
Sortie d’une parodie d’hibernation pour se constituer une troisième voix dans la perspective de l’élection présidentielle de 2023, la plateforme « Réagir » donnerait plutôt cette impression d’être un conglomérat de « comploteurs qui tire profit d’une opposition réfractaire au régime du Président de la République, Ali Bongo Ondimba, afin de se faire une crédibilité au sein de la société gabonaise. Car le mot est vite passé. Tout ce qui n’est pas avec le pouvoir est dans l’opposition. Ou encore tous ceux qui ne sont pas dans une opposition grabataire du Gabon ne sont pas des citoyens à part entière. Que nenni.
Les valets de service au sein de la plateforme « Réagir » estiment pour leur part qu’ils se reapproprieraient les « valeurs et l’indépendance » de l’opposition d’antan. Rien n’est sûr pour ces derniers. Et nous passons des dysfonctionnements occasionnés par certains acteurs de « Réagir » dans les fonctions qu’ils ont occupé de par le passé. Du fait qu’ils se dissimulaient et brouilleraient les pistes afin de ne pas être retracés. Mais le glaive de la justice répondra évidemment, soutient en retour une source.

Des indiscrétions, des objectifs assignés à « Réagir » se rapporterait aux financements extérieurs derrières lesquels avancerait une filière congolaise assistée à l’occasion par un ancien baron du régime aujourd’hui « prétendu exilé politique » dans l’hexagone.
Depuis 2016, de nombreuses forces politiques étrangères, dont la filière congolaise, entendent s’emparer des intérêts du Gabon en plaçant leurs hommes de main au pouvoir. D’où la création des partis-avatars comme « Réagir ». Ceux des populations qui rêvent d’alternance, verront leurs espoirs détourner à cause de l’incurie de certains politiques « opposants » occasionnels. De vrais criminels invétérés qui auraient sévi et continueraient de sévir au Gabon, dans l’ombre de l’opposition, et au Congo voisin.
Les Gabonais ne doutent pas de ces derniers pour assouvir leur intérêt personnel, dont la prise de pouvoir n’est pas leur obsession, veuillent livrer leur pays au marchandage entre les mains de « putschistes-marxistes ». C’est le peuple gabonais qui payera les pots cassés. Car la plateforme « Réagir », loin d’être un parti politique traditionnel, sera maître de son destin mais responsable de rien.
Thierry Mocktar