Plus l’on approche de l’élection présidentielle, plus chaque camp dévoile ses ambitions pour 2023 au Gabon. C’est notamment le cas pour le bord de l’opposition qui semble avoir perdu à l’avance sa boussole idéologique et qui vit constamment à un rythme ralenti. Aujourd’hui, malgré le refus catégorique de certains de ses acteurs de reconnaître que l’on tend vers une culbute électorale, les gabonais sont toujours dubitatifs sur la capacité de l’opposition à triompher du pouvoir gabonais. Surtout que les principaux concernés ne savent plus à quel saint se vouer pour se sortir d’affaire. Dans la mesure où le climat social reste instable au sein du camp de la contestation.
En dehors de quelques « abbayes » familiales soutenues par des groupuscules d’activistes. La plupart de ces groupes politiques sont secoués par ce climat de suspicion. Qui partira à l’appel du pouvoir et laisser le navire en plein milieux des flots.
Toute chose qui mettrait en orbite certains présomptueux sans véritable envergure politique nationale dans le pays. Une posture défensive qui ne semble pas plaire à tout le monde. A l’exemple du camp d‘Alexandre Barro Chambrier qui milite en faveur de la piste de la création « de synergies autour d’un homme ou d’une femme qui saura cristalliser (?) l’espérance du peuple gabonais« . Une hypothèse que l’on considère à juste titre d’aberration. Et non envisageable pour d’autres groupes. La Coalition pour la nouvelle république (CNR) de Jean Ping, Les Démocrates (LD) de Guy Nzouba Ndama, le Parti social-démocrate (PSD) de Pierre-Claver Maganga Moussavou qui, eux, souhaitent exprimer leur souveraineté en se présentant à l’élection solitaires. Dans cette mirifique espérance, l’ancien Vice-président d’Ali Bongo Ondimba, a chacune de ses sorties politiques, se voit déjà en futur président élu du Gabon à l’issue du prochain scrutin. Alors même que l’Union Nationale (UN), chère au patriarche Zacharie Myboto, se fragilise en plusieurs fractions entre la Présidente légitime, Paulette Missambo et l’héritier autoproclamé, Paul-Marie Gondjout, le gendre.


L’opposition gabonaise fait face à plusieurs griefs qui lui sont portées par le peuple gabonais. En effet, nombreux de ses acteurs ont contribuer à l’enracinement du même système qu’ils combattent aujourd’hui. Dont sont en partie responsables de la décrépitude economique et sociale du pays. Un paradoxe gabonais.
« Surtout qu’il est parfois difficile de se débarrasser de ce que l’on consacrer à forger durant une bonne partie de sa vie« , analyse un opposant modéré retranché dans la capitale économique du pays.
Thierry Mocktar