Scandal sexuel: une riche héritière américaine condamnée à 81 mois de prison
L’héritière de l’empire des spiritueux Seagram, la Canadienne Clare Bronfman, a été condamnée mercredi à 81 mois de prison – plus de six ans – après avoir plaidé coupable dans le scandale de trafic sexuel de la secte Nxivm, lors d’une audience au tribunal fédéral de Brooklyn.
La peine est lourde, d’autant que les procureurs demandaient eux cinq ans d’incarcération pour cette héritière de 41 ans. Elle avait plaidé coupable en 2019 de fraude à la carte bancaire et d’avoir caché un individu clandestin pour le compte de l’organisation Nxivm créée par Keith Raniere, jugé lui coupable en juin 2019 d’avoir entretenu durant plusieurs années un harem de 15 à 20 esclaves sexuelles. Les procureurs ont fait valoir que Clare Bronfman lui avait apporté, grâce à sa fortune estimée à 210 millions de dollars, un soutien financier irremplaçable.
«Il ne fait guère de doute que Raniere n’aurait pas pu commettre les crimes pour lesquels il a été condamné sans de puissants alliés comme Mme Bronfman», affirmaient-ils dans un document avant l’audience. La défense espérait elle lui éviter la prison, demandant trois ans de libération conditionnelle. Selon ses avocats, si Clare Bronfman a plaidé coupable de fraude à la carte bancaire et d’avoir caché un clandestin pour soutenir Nxivm, elle ignorait tout des abus sexuels commis par Keith Raniere, perpétrés via une organisation parallèle à Nxivm, «DOS», qui comprenait des «maîtres» et des «esclaves». À les en croire, elle ne connaissait que le bon côté de l’organisation, basée à Albany, dans l’Etat de New York, à savoir ses formations favorisant l’épanouissement personnel: qui avaient permis à cette femme, mal dans sa peau, de surmonter ses angoisses.
Il est a noté que des six personnes inculpées dans ce scandale, révélé en mars 2018, Clare Bronfman est la première à connaître sa peine. Keith Raniere, qui a toujours affirmé que ses relations sexuelles étaient consensuelles, devrait connaître sa sentence le 27 octobre. Les quatre autres ont plaidé coupable, dont l’actrice Allison Mack, de la série «Smallville», qui s’est déclarée coupable en avril 2019 de deux chefs d’accusation pour extorsion et association de malfaiteurs. L’affaire Nxivm a déjà été adaptée deux fois à l’écran: un docu-série, «The Vow» («Le voeu», sur HBO), qui insiste sur le côté non-sexuel de l’organisation, et un film de Lisa Robinson, «Escaping the Nxivm Cult» (2019), autour du témoignage d’une mère ayant tenté de sortir sa fille de l’organisation.
Source: le figaro