Au terme de la transition : Quel profil pour les futurs candidats à la prochaine élection présidentielle ?

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Après leur soutien spontané et massif à l’avènement du pouvoir militaire dans le pays, mettant fin aux quatorze années de règne du régime incarné par le président Ali Bongo Ondimba, et du système légendaire du « Bongoïsme » triomphant, sous l’ancien parti unique et auquel de nombreux acteurs politiques du pays (tout bord confondu) se réclament héritiers, les gabonais scrutent désormais l’horizon de leur nation pour son « essor vers la félicité ». Un héritage qui les confond comme comptables de la décrépitude du Gabon.

En effet, pour défendre la paix, l’ensemble des forces de défense et de sécurité regroupés au sein du Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI), avec à sa tête le Général de Brigade Brice-Clotaire Oligui Nguema, a décidé le 30 août dernier, de mettre un terme au régime en place. Le communiqué lu sur les antennes de la télévision nationale a indiqué l’annulation des élections générales du 26 août 2023, dont les résultats tronqués prononcés par le Centre gabonais des élections (Cge) ont annoncé la réélection du président Ali Bongo Ondimba, comme a pu le constater de nombreux observateurs. « Demain un jour nouveau ». L’euphorie de la prise du pouvoir une fois estompée, les gabonais cherchent maintenant à comprendre quel enjeux sera réservé à l’avenir du pays une fois la transition militaire arrivée à son terme.

Notamment en ce qui concerne les prochaines candidatures à l’élection présidentielle. Une transition dont la majorité des gabonais s’accorde sur une durée de trois à quatre ans. Afin de permettre au pouvoir militaire de disposer du temps nécessaire pour la mise en œuvre des mécanismes du retour du pouvoir aux civils à travers la restauration des institutions avec à la clé, l’organisation des élections libres, transparentes et crédibles dans la paix. L’instrumentation abyssale de ce retour rapide du pouvoir aux civils et relatée dans certains réseaux sociaux par des activistes aux ordres, cachent en réalité des motivations inavouées de certains acteurs politiques qui entendent se positionner pour ramener dans le pays une gouvernance axée sur le repli identitaire, communautaire, le culte de la personnalité, le reniement des fondamentaux de la République, la gabegie, la malversation au sommet de l’État et dans l’administration publique. Des manquements que le Ctri vise à combattre et qui justifient de l’action du « 30 août 2023 ».

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Les tirs groupés de ces « attaques » dont est victime la transition gabonaise, sont la preuve des bas instincts politiques. Qui seront donc les prochains candidats à la prochaine élection présidentielle ? La question peut se poser avec acuité. Tant plus que les contributions citoyennes apportées par les gabonais, dans la perspective du prochain Dialogue national inclusif, seront l’occasion de définir les critères de choix sélectifs des prétendants à la fonction suprême pour une nouvelle page qui s’ouvrira pour le pays.

Beaucoup militent en effet pour le choix des candidats nouveaux qui n’ont jamais été impliqués dans la gestion des affaires de l’État ou qui accablent ceux et celles qui ont participé dans les précédents gouvernements ou régimes sous le système « Bongo-PDG ». Même si beaucoup en espérant se tailler une « virginité politique » sur mesure, serait passé maître dans l’art de la transhumance au sein de l’ancienne opposition pour « noyer le chien on l’accuse de rage ». Bien que l’on reconnaît que pour « comprendre un système il faut faire partie de celui-ci ».

C’est dans cette évidence que le pouvoir militaire apparaît comme l’alternance la plus plausible pour la poursuite de «l’essor du Gabon vers la félicité.» Mais, d’abord le temps de se débarrasser des apparats et symboles de la République que l’on arbore ces temps de transition. « Tout pouvoir vient de Dieu ».

Thierry Mocktar

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