BTP: Esther Nzigou, la mixité à l’épreuve du terrain

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Déterminée et passionnée de décoration intérieure, Esther Nzigou dénote dans cet univers où les femmes sont rares et doivent prouver leurs compétences deux fois plus que les hommes.

Pourtant, cette courageuse jeune femme gabonaise commence sa vie professionnelle dans un emploi salarié au sein du service finance de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).

Elle apprécie cette expérience mais son désir d’indépendance la décide à créer sa boîte dénommée Kimora design & Décoration intérieure dans le bâtiment et les travaux publics (BTP). Au détour de conversations, elle se forge une conviction : le bâtiment est un secteur passionnant et au cœur des enjeux d’avenir de notre pays.

« Au Gabon, les femmes sont en retard dans ce secteur, il faut que ça change et je veux prendre ma part au changement », déclare t-elle.

En effet, les clichés ont la peau dure. Et pas que dans le bâtiment. Alors que depuis 2018, une révision de la Constitution a énoncé le principe de la parité entre les hommes et les femmes, aussi bien au niveau politique que professionnel au Gabon, le pari est loin d’être relevé avec à peine 12% de métiers mixtes.

Avec un business plan bien ficelé, son projet parvient à convaincre. Aujourd’hui, Esther Nzigou est sollicitée par certaines institutions et demeure une sous-traitante de Consortium international des travaux publics (CITP).

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« Je n’ai jamais été associé à d’autres projets tels que la construction de routes. J’ai trouvé le secteur dans lequel je me vois travailler toute ma vie et c’est celui de la décoration intérieure dans le bâtiment et les travaux publics », soutien la jeune femme.

Passionnée par l’entrepreneuriat, Esther Nzigou se forme également continuellement, que ce soit pour apprendre à gérer son temps, pour renforcer ses compétences sur la décoration intérieure ou encore suivre les constantes évolutions de son secteur. « Quand on débute, il faut rester humble, écouter, observer », campe la patronne.

Pour être prise au sérieux, elle décide de se challenger avec des travaux de décoration sur d’importantes structures du pays. Son plus gros marché est la réhabilitation en janvier 2024 du Stade Engong d’Oyem. Un pari payant qui lui a permis de gagner le respect de ses collègues masculins.

L’agilité d’Esther Nzigou s’explique aussi par sa focalisation sur le travail bien fait, et sur une transparence qui n’est pas nécessairement le point fort de son secteur.

Au cours de cette évolution, elle découvre surtout un métier qui la passionne de plus en plus, alliant l’intelligence de l’esprit et l’intelligence de la main.

Elle se fixe pour objectif de soutenir le secteur des BTP au Gabon, de travailler davantage à des « projets innovants », ou encore de soutenir l’effort engagé par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) en faveur de la revitalisation de nos villes et de la rénovation des structures dégradées. Un véritable cheval sur lequel le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema doit s’appuyer pour la poursuite de son action.

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