Déclaration du ROLBG sur le naufrage du bateau Esther Miracle de la société Royal Coast : Le ROLBG sollicite du Gouvernement deuil national d’une semaine
Le Réseau des Organisations Libres de la Société civile pour la Bonne Gouvernance au Gabon tient à exprimer sa profonde indignation suite au naufrage du ROYAL COST au large de Libreville. C’est une catastrophe dramatique qui a occasionné plusieurs dizaines de victimes et qui endeuille toute la nation. A cet effet, le gouvernement doit décréter un deuil national d’une semaine.
Le ROLBG constate avec amertume que cet accident est bel et bien dû à l’état de vétusté du bateau, à la négligence des autorités gouvernementales singulièrement le ministère des Transports.
Le ROLBG s’indigne par ailleurs de la déclaration approximative du gouvernement gabonais annonçant 2 morts. Alors que d’autres sources indiquent que ces pertes en vie humaine s’élèveraient à 29 morts voire plus. On pourrait affirmer sans nous tromper que le nombre de personnes portées disparues est indéterminé à ce jour.
Selon plusieurs informations en notre possession et les témoignages recueillis auprès de certains rescapés, les opérations de sauvetages officiels du gouvernement ont été entreprises tardivement, 3 heures après le naufrage, un manque de réactivité qui a contribué à alourdir le bilan de cette catastrophe. N’eut été l’intervention d’un bateau appartenant à la société PESHAUD à 6h du matin suivi par la marine nationale, la majorité des personnes en détresse aurait périt.
Compte tenu de cet état de fait, le ROLBG exige la mise en place d’une enquête indépendante sur cet accident dramatique et la prise en compte de certaines résolutions. A ce titre, il convient de :
– Situer les responsabilités à différents niveaux gouvernementaux, à la direction générale de la Marine marchande, sans oublier le propriétaire du bateau ;
– Situer les responsabilités pénales des mêmes autorités et leur limogeage.
Toutefois, les questions qui imposent des réponses immédiates du gouvernement sont les suivantes :
Le commandant de bord a-t-il respecté les engagements maritimes de circulation et bien assuré la sécurité des personnes embarquées ?
Qui a réceptionné l’appel de détresse au port et à quelle heure cela a été fait ?
Quel moyen a été utilisé de 3 heures du matin jusqu’au lever du jour ?
A quel moment les ministres en charge du transport et de l’intérieur ont-ils été informés ?
Quels moyens ont été mis en place par la marine ?
Ce bateau était-il assuré ?
Avait-il suffisamment de gilets de sauvetage ?
Pourquoi le canot de sauvetage a-t-il pris un coup ?
Quel était le poids maximal réel de personnes et de marchandises que ce bateau pouvait-il contenir ?
Combien de billets ont-ils été distribués pour une éventuelle surcharge ?
Le personnel de sécurité à bord était-il formé aux règles basiques de sauvetage en mer ?
Existe-t-il un poste de crise de sécurité maritime ouvert en permanence en cas de naufrage ?
Existe-t-il une permanence sanitaire, portuaire et douanière au Port-Maule dans le cas d’une navigation nocturne ?
Le ROLBG rassure les familles des victimes qui veillera à ce que celles-ci soient dédommagées et que les auteurs de cet accident payent de leurs actes.
Enfin, le ROLBG va se constituer partie civile aux côtés des familles de victimes, en appelle par la même occasion à la mise en place d’un collectif pour la défense des intérêts des victimes et à une enquête parallèle menée par les organismes indépendants de défense des droits de l’Homme.
Fait à Libreville, le 10 mars 2023
Georges MPAGA
Président Exécutif National du Réseau des organisations Libres de la Société civile pour la Bonne Gouvernance au Gabon ( ROLBG)