Immigration clandestine : le Gabon serait-il un asile « doré ? »

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Depuis la nuit des temps, le Gabon a toujours été considéré comme un territoire généreux. Au fil du temps, cela s’est traduit par une hospitalité légendaire que l’on reconnaît du peuple gabonais. Attitude qui contraste avec la supposée xénophobie dont on accuse à cette terre d’accueil.

Déjà considéré « d’eldorado » des tropiques ou la « cendrillon » de l’Afrique centrale (dixit Léon Mba). En somme, un havre de paix. Un pays de verre où tout, de l’intérieur comme de l’extérieur, se voit et se sais (dixit Omar Bongo Ondimba). Chacun parvient à trouver son compte dans cette ouverture d’esprit. Toute chose qui favorise un flux massif d’immigrés clandestins venus d’horizons divers et dont on dénonce le dépassement du seuil de tolérance selon des sources autorisées. Cette propension à un objectif précis : faire fortune.

Plusieurs descendances du roi Béhanzin, arrivés les poches vides dans des occasions obscures en sont repartis les malles pleines selon les circonstances. Il n’y a qu’à observer l’opulence dans laquelle vivent avec mépris et arrogance certains de ces «parvenus» à l’égard des ressortissants d’origine après s’être construit des fortunes en foulant au pied certaines règles du pays d’accueil. Des faveurs que les ressortissants gabonais ne disposeraient pas dans ces pays à l’étranger.

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Avec enthousiasme et soulagement, les gabonais ont accueilli la volonté des nouvelles Autorités du pays de « réviser les conditions d’attribution de la Nationalité gabonaise et les lois du foncier en République gabonaise » dont certains anciens barons des différents régimes politiques du pays ont attribué la nationalité gabonaise de manière douteuse à leurs hommes de main. Ironiques, qu’ils soient de l’ancienne majorité au pouvoir ou de l’ancienne opposition, dénoncent l’implosion exponentielle de l’immigration clandestine qui a largement dépassé les standards internationaux. Alors qu’ils ont contribué durant leur passage aux affaires à l’instauration de ce système macabre.

Détenu à plus de 80 % par des mains expatriées, le secteur stratégique de l’informel est géré par les lobbies venus d’ailleurs. Notamment les ouest-africains auxquels on peut ajouter les ressortissants asiatiques ou des syro-libanais. Combien d’entreprises appartenant à cette dernière catégorie ne sont pas pointées du doigt dans la malversation des finances publiques après avoir été convaincu de surfacturation ? Alors que les nationaux n’ont pas de structures pour faire face à ce flux migratoire essentiellement clandestin. Le gabonais a toujours été accueillant à l’égard de ses « frères » venus d’ailleurs. Là où le bas blesse c’est quand les nationaux sont spoliés dans l’âme et le cœur de leurs richesses. Expropriés de leur terre, les gabonais souffrent aujourd’hui du mépris affiché à leur endroit par ceux-là à qui ils ont ouvert leur humilité et accordé leur hospitalité. Et qui se considèrent « plus gabonais ».

On ne s’étonne pas de l’embrigadement du secteur de « l’essencerie ». Dont les ramifications ont siphonné, des années durant, les maigres ressources d’un pays au bord de l’apoplexie et du gouffre financier pour permettre à ces expatriés de s’offrir des empires dans leurs pays respectifs.

Thierry Mocktar

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