En effet, selon la presse helvétique s’appuyant sur le Tribunal fédéral, la justice suisse vient de rejeter la demande de levée du séquestre sur un montant de près de 12 millions de dollars déposé dans une banque locale. Une somme qui fait partie des avoirs du groupe Santullo, gelés à la demande des Autorités gabonaises. Qui, remportent ainsi une énième manche dans ce feuilleton politico juridico financier qui l’oppose depuis plusieurs années au groupe de l’homme d’affaires, Guido Santullo.
En effet, la Cour des plaintes a rejeté, ce 25 août 2022, une demande du titulaire du compte doté au total de près de 17 millions de dollars. Ce montant a été séquestré en juillet 2018 par le Ministère public et canton de Genève ( MP-CG), dans le cadre de l’enquête pour soupcons de blanchiment et de corruption d’agents publics étrangers, ouvert un an plus tôt, contre Guido Santullo. Un entrepreneur d’origine italienne décédé en août 2018.
L’homme d’affaires était soupçonné d’avoir corrompu des dignitaires gabonais en complicité avec certains responsables d’entreprises privées afin que sa société de construction, le groupe Santullo Sericom Gabon S.A, se voit attribuer dix (10) marchés d’intérêt public pour un montant total de 730 millions de francs suisses. Ces sommes auraient été ensuite blanchies, en Suisse notamment, au détriment de l’État gabonais.
Après le décès de l’entrepreneur, la procédure relative aux fonds séquestrés s’est poursuivie. Les avoirs qu’il détenait à titre personnel en Suisse revenant à sa succession. Le Ministère public de la Confédération a repris, en avril 2019, l’instruction du MP-CG. L’affaire a été inscrite dans le cadre d’un conflit entre Santullo et l’État gabonais. En 2015, le premier a accusé le second de ne pas l’avoir payé pour les chantiers effectués. L’État gabonais à son tour a réagit en multipliant les procédures dans plusieurs pays d’européens. Dans ses considerants, la Cour des plaintes souligne que les soupçons à l’origine du séquestre se sont renforcés et que les mesures d’instructions entreprises par le MPGE ont permis de faire progresser l’enquête.
Dans ces conditions, le maintien du séquestre se justifie et il n’est pas exclut, au terme de la procédure, que le montant réclamé, provenant d’une dotation au titulaire du compte, soit confisqué ou qu’il fasse l’objet d’une créance compensatrice, indique la presse helvétique au fait du dossier.
Installé en Guinée-Conakry avant son arrivée au Gabon, l’homme d’affaires italien avait également connu des déboires judiciaires avec plusieurs gouvernements de la côte ouest-africaine. Le Gabon ne serait donc pas un cas isolé mais une succession de faits rocambolesques reconnus à l’entrepreneur décédé.
Thierry Mocktar