Komo-Mondah/Donguila : Un vestige qui se meurt et des populations à l’abandon

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La bourgade de Donguila, à une heure de navigation par la voie fluviale, est située à cheval entre le sud du port d’Owendo et le département du Komo-Kango dans la province de l’Estuaire. Donguila est également accessible par voie terrestre au départ de la commune de Ntoum sur un linéaire en latérite d’une vingtaine de kilomètres environ. Malheureusement, aucun effort ne semble être entrepris par les pouvoirs publics pour maintenir l’existence de la localité qui gît dans une indifférence générale.

Ce qui suscite tout de même l’intérêt des nostalgiques d’une époque de grandeur, c’est l’implantation dans la contrée, en juin 1878 par les missionnaires catholiques de la mission éponyme « Saint-Paul ». Dont le nom évocateur a constitué la rampe de transition de l’implantation des missions d’évangélisation du Gabon d’avant les indépendances. Donguila deviendra, de nombreuses années durant, le quartier latin du pays pour avoir formé en son sein de nombreuses élites du pays, parmi lesquelles le premier président du Gabon Léon Mba ou encore du premier évêque gabonais Monseigneur François Ndong, et même de la sous-région jusqu’à la fin de la décennie 70-80. Bien évidement dans plusieurs domaines : moral, spirituel et même dans les secteurs de la menuiserie, la charpenterie, l’ébénisterie, la maçonnerie et l’agriculture. Quant aux jeunes-filles elles étaient formées dans les travaux d’art ménager, etc. Les vestiges enfouis dans les broussailles sont encore visibles sur les lieux lors de notre passage.
L’histoire contemporaine retient que c’est l’une de ces élites, le défunt Casimir Oye Mba, natif de la contrée et homme politique qui a œuvré pour en faire un patrimoine mondial Unesco.

Aujourd’hui, au regard de l’abandon dont la bourgade de Donguila est victime, la localité a grand besoin d’une attention particulière des pouvoirs publics.
Notamment la matérialisation des investissements et des projets communautaires pour le bien-être des populations locales. Dont la réhabilitation, en premier lieu, du réseau routier dont l’état de dégradation continuel favorise l’exode rural.

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Pourtant il y a quelques années, on projetait l’érection d’un Lycée professionnel agricole avec internat, d’un centre de formation aux métiers de la pêche avec internat au regard de la situation géographique des lieux. La construction d’une marina. Mais également de l’implantation d’une base navale de la Marine nationale. Malheureusement les choses n’ont jamais évolué et la localité se meurt davantage. Alors que mis dans des conditions favorables pour son développement, Donguila constitue un levier économique important pour l’essor et la promotion de l’écotourisme à travers les opportunités et les potentialités qu’offrent la localité à ses (rares) visiteurs.

La population de Donguila contrainte à l’abandon par les pouvoirs publics est ainsi livrée à la merci des maladies. Car aucune structure sanitaire n’est existante. Aujourd’hui l’internat et le couvent des filles de la mission catholique ont fermé et ne reçoivent plus de pensionnaires.

« L’avènement des nouvelles Autorités à la tête de notre pays et conduites par le Général de Brigade Brice-Clotaire Oligui Nguéma, nous amène au renforcement de notre foi en Dieu et nous procure une lueur d’espoir pour le développement de notre contrée », a confié un notable retraité de Donguila et ancien fonctionnaire des télécommunications.

Thierry Mocktar

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