Transition : Dans le doute de son casting, le CTRI serait-il dans une opération de rattrapage ?   

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Dans l’euphorie du coup de la « libération » intervenue le 30 août dernier, les gabonais de manière spontanée, ont exulté en voyant émerger de nouvelles têtes d’affiche au sein des institutions du pays et dans certaines administrations. Pour cause : le pays s’est lancé dans un mode de restauration institué par le Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI). Signe que les temps ont changé.                          

Quatre mois après ce bouleversement institutionnel et politique, l’exaltation et la spontanéité des premiers jours par le peuple ont fini par faire place au pessimisme. Laissant perplexe quant aux choix opérés par le pouvoir militaire. Il est bien vrai que le reproche fait à l’ancien régime est d’avoir orienté le pays dans une gabegie financière, politique et sociale sans précédant favorisée durant son règne par des personnes regroupées au sein des « clans » rivaux pour la bataille du pouvoir autour du chef de l’État déchu. Dont la situation sanitaire a plongé le pays dans un chaos social.

La promotion de certains cadres à de hauts postes de responsabilité politique et administrative par le CTRI prête aujourd’hui beaucoup plus à confusion en dépit de la compétence avérée reconnue à certains. L’inexpérience et la non maîtrise des contours dans la conduite ou la gestion des affaires publiques se font davantage jour. De quoi craindre une apoplexie.

À l’approche du dialogue national inclusif du mois d’avril prochain, le CTRI devrait se résoudre à une opération de rattrapage dans son casting afin de taire la fronde sociale (encore) embryonnaire au sein de certaines couches de la société gabonaise. Mais surtout dans l’objectif visé de faire avancer les choses.

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Dans son discours à la nation du 31 décembre dernier, le président de la transition, chef de l’État le général de brigade Brice-Clotaire Oligui Nguema a indiqué un nouveau cap. Une vision qui aspire à la poursuite des engagements et des grands chantiers entamés pour atteindre les objectifs assignés.

Si le peuple gabonais est toujours majoritairement et favorablement acquis à la cause du pouvoir militaire pour son sens de rigueur et la méthode dans la gouvernance du pays, ce qui n’est pas le cas des choix opérés pour la promotion de certains responsables politiques et administratifs dans la mission de la mise en œuvre de la feuille de route édictée pour l’accompagnement de la transition. En effet, il serait revenu que de nombreux promus à de hautes fonctions que d’assumer la confiance placée en eux par le pouvoir militaire se résolvent au recours de l’expérience des prédécesseurs dont ils ont hérité des charges et des strapontins. Toute chose qui démontre de l’inexpérience et des erreurs de casting dans certains choix pour conduire le Gabon vers la félicité.

Le remaniement gouvernemental intervenu la semaine dernière répond à une exigence de rattrapage dans ce casting. Lequel devrait également être étendu dans les institutions de la place. Pourtant, l’action menée en quelques mois par les officiers généraux déployés à la tête des délégations spéciales suscite de l’admiration par les populations dans leur campagne de restauration.

Jusque-là l’unique civil, Jean-Christophe Owono Nguema ne ferait pas l’unanimité au sein de la commune nordique. Les rapports avec certains de ses collaborateurs seraient conflictuels, indiquent-on, dans la capitale du septentrion. D’aucuns avanceraient qu’il aurait eu les faveurs, au détriment d’une ancienne membre du gouvernement, de ses affinités avec le pouvoir actuel après plusieurs échecs aux élections municipales soutiennent d’autres sources.

Thierry Mocktar

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