Transition : Le CTRI et la difficile équation du retour du repli communautaire

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Il est bien difficile de se départir des habitudes archaïques héritées d’un système de gouvernance qui s’est pérennisé sans discontinuité sous le mythe de la géopolitique et façonné par le repli communautaire. Il est aussi important pour les gabonais de toutes les couches sociales de s’accorder désormais sur un processus qui garantit à tous les mêmes chances d’égalité et d’équité. « Le Gabon est un pays indivisible, dans la diversité de ses cultures, sa complexité ethnique et sa géographie. L’unité de notre peuple doit toujours être la condition pour l’exercice de nos libertés fondamentales », a rappelé le général de brigade Brice-Clotaire Oligui Nguéma, président de la transition, lors de son discours inaugural du 4 septembre dernier. Des principes pourtant garantis par la Constitution. Bien que celle-ci, dans quelques mois, devra faire l’objet d’un traitement nouveau pour s’adapter au nouveau contexte politique que le pays entend adopter à l’issue du Dialogue national inclusif.

Malheureusement, avec l’avènement au pouvoir du Président de la transition, il est regrettable de constater le retour grandissant du repli identitaire ou communautaire. Favoriser par certains esprits retors et héritiers de la politique ancienne d’opportunisme qui met en mal la mosaïque de l’équilibre du « vivre-ensemble » gabonais. Dont les adeptes de la pratique de la transhumance et qui ont tourné casaque pour aller gonfler les rangs des désormais « salafistes » semblants soutiens de l’étoilé du bord de mer. Alors qu’auparavant nombreux ne lui portait dans leurs cœurs.

L’étonnement est d’autant plus grand pour les observateurs. Surtout lorsque l’on entends certains se réclamer d’une proximité biologique, ethnique, tribale, clanique ou d’une localité du pays à une autre. Alors que la bravoure et le courage des militaires, le 30 août dernier, dépassent l’ensemble de ses clivages sans intérêt pour la nation. Compte tenu de ce que le serment sous le drapeau a une logique qui vaille : Sauver la Patrie au péril de sa vie. Devrait-on dire que les vaillants soldats gabonais se sont engagés dans cette action pour uniquement leurs familles, leurs localités respectives ou pour la Nation entière ?

Depuis quelque temps les gabonais sont servis, à travers les réseaux sociaux, par des lives-vidéos que se livre certains ressortissants des provinces du Haut-Ogooué et ceux du Woleu-Ntem. Où, on prend connaissance de mises en garde contre telle ou telle autre ethnie. Ou contre telle ou telle autre famille. Contre telle ou telle autre région du pays. Des manigances qui visent plutôt un embrigadement du nouveau pouvoir gabonais tout en espérant bénéficier des meilleures grâces sans présager de l’avenir. Des manœuvres qui laissent les observateurs perplexes quant à la suite d’une œuvre (le coup-d’Etat) conçue pour la dignité du pays.

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Malgré la volonté mainte fois affichée par l’ancien président déchu de placer l’intérêt de la nation au cœur d’une vaste dynamique de changement, Ali Bongo Ondimba, en succombant aux chants des conteurs de vent, a eu toutes les peines pour faire aboutir son défi du Gabon émergent à cause de l’embrigadement excessif qui a été à l’origine de la chute de son régime. D’ailleurs le fameux communiqué des réseaux sociaux invitant les ressortissants du Woleu-Ntem à la mobilisation au sujet d’un prétendu séjour du chef de l’État de la transition dans le septentrion, a été perçu comme une forme d’apathie qui ne cadre pas avec les nouvelles aspirations du pays.

Alors même que les services de communication de la présidence de la République encore moins le représentant du chef de l’État dans la province ne sont pas au courant d’une telle démarche. Le président de la transition aurait-il besoin d’une tournée républicaine dans une localité, à quelle fin et pour quel objectif sommes-nous tenté de nous interroger. Une simple visite dans le cadre du lancement d’un projet ou l’inauguration d’infrastructures qui contribuent au développement du pays se comprendrait.

Il n’en demeure pas moins que l’attitude respective affichée par certains ressortissants du Haut-Ogooué et certains autres du Woleu-Ntem, sous le couvert du repli communautaire, démontre d’un sentiment de désolation aujourd’hui exprimé par la majorité des gabonais. Qui ne s’expliquent pas de ce retour de l’extrémisme identitaire au vu et au su de tous.

D’ailleurs combien parmi n’ont pas dénoncer, dans ce cadre, les nominations dans certains cabinets ministériels et au sein de certaines institutions de la place.

Thierry Mocktar

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