Vice-présidence de la République : Que de candidats          

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Depuis la nomination, le 4 mars dernier, du Haut-commissaire général de la République (HCGR) et de ses assistants, le poste de Vice-président de la République (VPR) aiguise désormais tous les appétits politiques du moment. Du groupe linguistique « mièné » au groupe linguistique « mériè » en passant par les « madzona » la guerre est désormais ouverte entre les différents postulants qui inondent la table de travail du chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, avec des fiches d’intention vatant leur « mérite » (?) imaginaire.                     

Depuis la dernière révision des ordonnances présidentielles visant à combler certaines lacunes de la loi fondamentale,  sources évidentes du vide juridique observé dans certaines dispositions constititionnelles du pays, la classe politique avide de parcelles de pouvoir reste accrochée à la nomination d’un Vice-président de la République. Dont la fonction va consister à suppléer le Président de la République dans certaines de ces responsabilités constitutionnelles, indiquent des sources proches du dossier.

                    

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La lutte est donc ouverte par les clans politiques au sommet de l’etablissment de l’État en vu du partage du pouvoir avec une certaine opposition. Qui verse quotidiennement dans le chantage ou encore se glisse des peaux de bananes pour un retour au premier plan. Surtout que dans un tel contexte, certains continuent, lamentables, d’espérer une hypothétique mais très improbable déclaration de « vacance du pouvoir ».                

En poste de 2017 à avril 2019, le poste laissé vacant par Pierre-Claver Maganga Moussavou n’est toujours pas pourvu. Dans la foulée de l’annonce d’un nouveau gouvernement dont l’issue est très attendue, mais surtout incertaine à l’approche des élections générales de 2023 du moins pour l’heure la nomination du Vice-président de la République suscite autant d’agitation  chez d’anciens dignitaires de la République, en rupture de bans, de l’époque d’Omar Bongo Ondimba. Tous ou presque veulent le poste pour des raisons évidentes de difficultés financières. Quand on sait que le poste n’a de valeur que dans la dimension des missions que lui confient le Président de la République et des prérogatives conférées par la Constitution du pays. Sans pour autant occulter que tous ceux qui lorgnent, avides, le petit palais du bord de mer sont disqualifiés.  Pour avoir, à un moment donné ou un autre, abandonné la « maison du père » en pleine période de tempête.                       Majoritaire dans les deux chambres du parlement, il faut également avoir fait preuve de fidélité et loyauté à l’égard du Parti démocratique gabonais (PDG) et à son Distingué Camarade Président.                        

La nomination de Michel Essonghé –  un natif oroungou de la communauté ethnolinguistique « miènè » – au poste de Haut-commissaire général de la République a quelque peu compromis l’exemplarité et la bonne réputation de Rose-Christiane Ossouka Raponda, dont le nom revenait avec insistance en tête des potentiels candidats et dans tous les sondages.

En effet, le futur Vice-président de la République devrait non seulement être un homme de réseaux mais disposer aussi d’une solide réputation afin de ne pas être motivé par le fameux chèque en blanc. Julien Nkoghé Bekalé, Adrien Nkoghé Essingone, Eugène Mba… ont assurément le profile qui convient à la fonction et bénéficient, à ce titre, d’une expérience politique indéniable sur le terrain. Ils sont d’ailleurs cités avec diligence pour le poste de Vice-président de la République avec pour seule passion : servir loyalement et fidèlement la Nation.

Thierry Mocktar

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