Le jeudi 14 janvier prochain s’ouvrira au Tribunal de première instance de Libreville, en correctionnel, le procès procès en diffamation contre le journaliste Stive Roméo Makanga, directeur de la publication de Kongossanews.
Si l’ancien vice-président de la République, auteur de cette action judiciaire clame haut et fort son innocence dans le retentissant scandale inhérent au kévazingo et prétend devoir laver son honneur, de nombreux observateurs sont loin de partager cet avis.
D’abord, parceque le chef de l’État, son Excellence Ali Bongo Ondimba avait jugé opportun de mettre un terme aux fonctions du vice-président de la République, alors même que le scandale né du kévazingo atteignait son paroxysme.
Bien qu’il s’en est défendu, prétendant n’avoir jamais rien su sur cette affaire très obscur, il reste que la décision du président de la République est intervenu au plus fort du tolley et suscite donc des interrogations.
Quelles informations compromettantes avait reçu Ali Bongo Ondimba, au point de devoir prendre un décret pour marquer l’éviction de son collaborateur ? Toute une énigme.
Ensuite, la disgrâce de Pierre Claver Maganga Moussavou ayant été actée par le président de la République, un « lavage d’honneur », si tant est qu’il doit y en avoir un, n’est possible que par une action d’Ali Bongo Ondimba lui-même.
Ce paramètre devrait être su de Maganga Moussavou.
Enfin, un procès contre le journaliste de Kongossanews apparaît comme un aveu de faiblesse d’une part, et une protestation sournoise à la décision du chef de l’État, d’autre part.
Stive Roméo Makanga tenait un scoop puisque, quelques heures seulement après publication de son article « Kévazingogate : Maganga Moussavou chef de gang », le secrétaire général de la présidence de la République, Jean Yves Teal, lisait le décret d’Ali Bongo Ondimba marquant les évictions du vice-président de la République et du ministre des eaux et forêts de l’époque.
Dans ce procès qui s’annonce riche en révélations, le dos du directeur de la publication du journal d’analyses et d’investigations est parti pour être utilisé comme rampe. Le retour dans le jeu politique constituant le seul leitmotiv.
Comme le stipule si bien un dicton africain: « lorsqu’on ne peut pas s’attaquer à l’éléphant, il vaut mieux s’en prendre à la gazelle ».
Agnès Limori