Quelles enseignements tirer, de la publication sur les réseaux sociaux, d’une liste des salaires des cadres et dirigeants de la CNSS ?

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Publié la semaine derniere sur les réseaux sociaux, un fichier livre a la vindicte populaire dans la confusion totale, les cadres dirigeants de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

Si parmis les noms listés, il y en a qui suscitent controverse et indignation, il n’en demeure pas moins, qu’il y a également des compatriotes, dont les rémunérations sont la conséquence d’une carrière bien méritée .

C’est donc dans ce contexte tumultueux, qui reflète le malaise grandissant a la CNSS, que j’exprime ma colère et mon indignation d’une part, sur la violation de la vie privée d’autrui, et l’éthique du secret professionnel, et d’autre part, sur l’impact d’un tel dérapage dans la conscience collective en général, et en particulier sur les assurés sociaux, notamment les pauvres retraités.

Si la Crise multiforme que traversait notre pays avant la pandémie de la Covid-19, éprouvait déjà durement l’équilibre des ratios prudenciels de la CNSS, la crise sanitaire qui est venu accélérer le processus de détérioration du tissu économique, a entraîner le chômage technique, les licenciements et la fermeture de plusieurs entreprises.

Une situation qui a un impact direct sur la ressource principale de financement des prestations techniques, notamment par la baisse considérable des cotisations sociales.

D’autre part, l’augmentation du nombre de départs à la retraite associé a la paupérisation, qui augmentent la charge des prestations sociales à payer, aggrave selon le phénomène d’une onde de choc, le déséquilibre des ratios financiers de la CNSS.

Cette crise de manière générale, a pour conséquence des tensions de Trésorerie dans tous les secteurs d’activités, particulièrement plus accentuée dans les organismes de protection sociale, dont la ressources principale est la cotisation sociale.

S’agissant de la publication des salaires des cadres et dirigeants de la CNSS, ce qui est inacceptable, ses allures de distraction des véritables problématiques, et le caractère anonyme de celles-ci, suscitent plusieurs interrogations, quant à l’authenticité du document.

S’il est avéré effectivement, que ce document est authentique, comment se retrouve t-il sur la place publique, et a qui profite le crime ??

S’il est malsain et hors-la-loi de publier des données a caractères personnels, notamment les salaires d’autrui, celles-ci relèvent du domaine privé et des données à caractères personnelles, régies par les dispositions de la loi n° 001/2011, en République gabonaise en son article 3, qui dispose que : « Les technologies de l’information et de la communication doivent être au service de chaque citoyen.
Leur développement doit s’opérer dans le cadre de la coopération internationale, dans la limite des accords en vigueur.
Elles ne doivent porter atteinte, ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques, il n’en demeure pas qu’il est vital, qu’enfin, l’ensemble des partenaires sociaux, notamment, le gouvernement, les employeurs et employés, s’accordent pour une prise de conscience collective, considérant que la protection sociale est la dernière digue avant l’effondrement de notre système de protection social.

Par conséquent, Il convient d’identifier formellement les auteurs de cet acte odieux, afin qu’ils en paient le prix fort, au regard de la gravité du délit, pour décourager ces pratiques nauséabondes.

Cependant, il est également nécessaire de répondre aux questions suivantes :

1-quelle politique des ressources humaines pratique la CNSS ?

2- Les salaires publiés sont-ils réellement mirobolants, considérant leurs critères de fixation, et comparés a ceux des autres OPS ?

3- Quel est la part réelle des charges globales d’exploitation, sur le déséquilibre des ratios prudentiels?

Depuis 2014, au regard de l’objet a but non lucratif de l’activité de la CNSS, la lutte du SYNA-CNSS est fondée sur l’équilibre des ratios prudenciels. En privilégiant le dialogue social, avec pour actions prioritaire, la protection de l’outil de travail et la défense des intérêts matériels et moreaux des salariés.

Partisane d’une telle approche, le SYNA-CNSS n’a cesser d’interpeller les différents partenaires sociaux, notamment les différentes directions générales qui se sont succéder à la CNSS, et les leaders syndicaux des organisations professionnelles des travailleurs, des secteurs privé et para public, sur la nécessité de se pencher sérieusement sur la question de la pérennité de notre régime de sécurité sociale.

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Ce fut d’ailleurs le cas, pour la réforme de la CNAMGS, qui avait aboutit à un ensemble de recommandations, notamment, sur la gouvernance, la révision du taux de cotisation a 2%, au lieu de 2,5%, tel que prévoyait, l’ORDONNANCE nº 0022 /PR/2007 instituant un Régime Obligatoire d’Assurance maladie, en République gabonaise, des sources alternatives de financement, la mutualisation des moyens, la mutualisation de la carte d’assuré, l’amélioration du panier de soins etc..

Malheureusement dans notre pays, c’est quand la maladie nous accable, que l’on commence à chercher la route de l’hôpital.

Un syndicalisme responsable, par l’éveil de la conscience des travailleurs, sur les vrais problématiques de la sécurité sociale au Gabon, notamment au moyen de l’éducation ouvrière, et par la lutte contre la fraude et les mauvaises pratiques, a toujours été la philosophie du SYNA-CNSS.

En effet, si le rôle d’un syndicat c’est la défense des intérêts matériels et moreaux des travailleurs, les prestations techniques étants des intérêts des travailleurs, les défendre fait partie des missions du syndicat

Une posture qui nous vaut bien des inimitiés, les mauvaises pratiques tendants a devenir une norme, et leurs pratiquants très nombreux dans l’entreprise, considèrent a tort, que nous trahissions notre devoir, de défense des intérêts des travailleurs, en dénonçant ces dérapages, un facteur également non négligeable, qui contribue a pourrir la situation, que tous nous nous accordons enfin de reconnaître.

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C’est pourquoi, dans son rôle de force de proposition, le SYNA-CNSS saisit cette opportunité, pour attirer une fois encore, l’attention des partenaires sociaux sur la nécessité d’une réforme en profondeur, de notre régime général de sécurité sociale, en proposant quelques pistes de solutions a cours terme, considérant les effets de la crise.

La ressources principales étant directement impactée par la effets de la crise multiforme qui s’impose a tous, il faut exploiter et capitaliser les autre sources de financements, prévues par le code de sécurité sociale, dans l’organisation financière. Notamment

1- Dans le cadre des pénalités liées au retard du paiement des cotisations, il faut définir des indicateurs de contrôle de l’évasion, erreur et la fraude sociale, en mettant en place une véritable politique de la lutte contre la fraude.

2- Dans le cadre des produits des placements financiers, capitaliser la valorisation de l’immense patrimoine de la CNSS,, par une politique mesurée de nantissement (la garantie en nature qu’un débiteur remet à son créancier), pour permettre de lever d’énormes fonds sur les marchés financiers. Une politique qui nous permettre également de renforcer nos réserves de sécurité.

Pour conclure, la problématique à la caisse nationale de sécurité sociale au plan global, est d’ordre structurel. Elle relève des préoccupations liés à la gouvernance, l’organisation juridique et administrative. sa survie a long terme, dépend de sa remise en cause. Il n’y a pas d’autre solution.

En conséquence de ce qui précède, la survie de la CNSS repose sur la remise en cause de sa structure actuelle ; laquelle ne répond plus aux attentes des usagers et des salariés. Il convient d’indiquer que l’organisation actuelle ne tient pas compte de nombreuses mutations intervenues depuis sa création.

D’autre part, notre code de sécurité sociale dispose clairement que, la CNSS « est un organisme privé, chargé de la gestion d’un service public ».

Nous pensons que le plus gros problème de la CNSS, comme d’ailleurs pour plusieurs Organismes de Protection Sociale africains, réside dans la relation qu’elle entretient avec l’État.

S’affranchir de ce type de relation avec un cadre réglementaire approprié, associé a une bonne gouvernance et l’optimisation des ressources (financières et humaines), permettraient à la CNSS d’être plus efficace dans son rôle d’instrument de politique sociale.

Au regard du caractère très sensible de la protection sociale dans tous les états de droits, elle est considérée comme la dernière digue avant toute fracture sociale. Il est donc temps de s’y pencher sérieusement afin d’éviter le pire.

L’heure n’est donc plus a la désignation de boucs émissaires, mais plutôt aux actions prospectives fortes, et a chacun d’en tirer toutes les conséquences. .

C’est pourquoi, le syndicat national des agents de la caisse nationale de sécurité sociale, est convaincu que le dialogue social reste l’unique solution efficace, pour garantir sa stabilité.

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