Au Gabon, depuis plusieurs mois, l’opposition en rang dispersé a officieusement lancé sa précampagne dans la capitale, ainsi que dans plusieurs autres villes et localités du pays. Histoire de tâter le pouls du terrain et de peaufiner ses stratégies d’approche dans la perspective du scrutin présidentiel de 2023, ainsi que pour les consultations des élections législatives et des locales à venir.
Cependant, Jean Ping, leader de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) – candidat malheureux de la dernière session face à Ali Bongo Ondimba – malencontreusement adoubé par une frange de l’opposition continu de ruminer son courroux à la « victoire volée » par le pouvoir en place proclamé vainqueur du scrutin. Irrité par désolidarisation à cette cause perdue de plusieurs acteurs de l’opposition, l’homme n’a plus qu’un ultime choix. Envisager, si possible, d’autres solutions paliatives pour espérer une survie politique au risque de rentrer, de manière furtive, dans les oubliettes de l’histoire politique de la nation.
Face à toute cette agitation qui ne cache plus les ambitions de certains adeptes de la constante de l’échec électoral, la réaction du pouvoir ne s’est pas faite attendre. Le 12 mars dernier à l’occasion du 54ème anniversaire du Parti démocratique gabonais (PDG), Ali Bongo Ondimba, en apparat du parti et le visage rayonnant, dans une salle du Jardin botanique de Libreville, surchauffée qui a peinée à contenir des milliers de sympathisants, a prononcé un discours offensif pour haranguer ses partisans : « 2023 approche à grands pas. Je serai là avec vous. Pour vous. La seule issue sera la victoire. Une victoire franche, nette, indiscutable. Pour que le travail commencé soit achevé. D’ici-là, je vous demande, à toutes et tous, dans chaque ville et dans chaque village du pays, dans chaque quartier, dans chaque rue, dans chaque maison, de porter haut et fort le message du PDG ».
Un discours qui a remobiliser les troupes du parti au pouvoir. Compte-tenu de l’enthousiasme suscité par l’organisation des manifestations en différées de la création du parti au pouvoir à l’intérieur du pays.
On ne sait pas si l’opposition parviendra (encore) à freiner l’élan mobilisatrice de la majorité au pouvoir et de sa déferlante en marche pour une nouvelle victoire.
Thierry Mocktar