Gabon/Cenarest : le projet Ressac-Waka comme voie royale vers une stratégie réelle pour l’atténuation du conflit homme-éléphant

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La montée exponentielle des cas de dévastation de plantations ou de pertes en vie humaine au Gabon causée par le conflit homme-faune ou homme-éléphant ne pouvait laisser sans réaction la communauté scientifique. En effet, ce mardi 13 février courant, des experts nationaux et internationaux ont, au cours d’une séance de travail au Cenarest, présenté le projet Ressac-Waka, lequel devrait permettre d’apporter des réponses scientifiques sur ladite problématique afin d’envisager une stratégie réelle. Au cours des échanges, le modèle d’assurance dévastation du Congo Brazzaville a été présenté au Gabon.

En vue de trouver des solutions plus efficaces au conflit homme-éléphant qui tue et affame les communautés villageoises chaque jour, le chargé de Recherche à l’IRAF-CENAREST, Ngama Steeve et d’autres experts dudit conflit misent sur le projet Ressac-Waka, qui devrait s’étendre sur deux ans. Il bénéficie de l’appui financier de l’Union Européenne (UE) et le soutien multiforme d’autres partenaires.

Le projet UE CIROF-ICRAFT Ressac Waka est mis en œuvre en périphérie du Parc National de Waka, au Gabon, par le consortium Universite de Liège, CENAREST et ANPN, avec l’appui technique de la SCOOP-ELABE (Coopérative des agriculteurs biologiques et écologistes).

Ledit projet est un processus de recherche scientifique très abouti sur la question du conflit homme-faune ou homme-éléphant.Il a pour but d’apporter des réponses basées sur des résultats scientifiques afin de mettre fin aux spéculations relatives aux méthodes qui marcheraient ou pas, notamment les clôtures électriques, et toutes les autres méthodes de dissuasion.

Ce processus scientifique produira des réponses qui favoriseraient la mise en place d’une stratégie réelle visant à atténuer ce conflit. Car, d’après Ngama Steeve, la mise en place d’une stratégie serait decisive dans la résolution pérenne du conflit homme-éléphant.

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Il entend par stratégie, « un processus qui prend en compte tous les éléments en rapport avec le conflit, lesquels comportent des dimensions humaine, écologique et économique ».

À ce jour, le Gabon serait dépourvu d’une stratégie réelle sur la question de l’atténuation ou la résolution du conflit qui oppose l’homme à l’éléphant. Il n’aurait que des méthodes de dissuasion et de protection de culture, mais la stratégie elle-même n’existe pas. Or sans stratégie, il serait impossible d’espérer des solutions pérennes.

La résolution de ce conflit passerait aussi par la prise en compte d’autres éléments. D’une part, comprendre la problématique elle-même, c’est-à-dire pourquoi les éléphants quittent-ils les forêts pour se retrouver dans des zones habitées ? Il faudrait, d’autre part, anticiper sur la compensation des victimes.

Comprendre en effet les raisons qui poussent les éléphants à quitter la forêt profonde pour aller détruire les cultures des populations permettrait d’anticiper sur les mécanismes favorisant des réponses rapides en matière d’indemnisation des personnes victimes de dévastation de plantation.

Selon le professeur Vermeulen Cédric, de l’Université de Liége en Belgique, le Gabon n’est pas encore très avancé en matière de mécanisme d’indemnisation des victimes du conflit homme-éléphant. C’est pourquoi, le modèle d’assurance dévastation du Congo Brazzaville, vieux de huit ans, lui est proposé.

Jessy Mboukou

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