Le 30 août 2023, le Gabon a connu un coup d’état/ » un coup de libération » qui a vu l’arrivée au pouvoir du général de brigade Brice clotaire OLIGUI NGUEMA et la mise en place du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).
Depuis lors, le pays enregistre l’émergence d’une vague de dénonciations sur plusieurs plans, dont professionnel.
Sur le plan professionnel, les salariés des secteurs hôtelier, pétrolier, grande distribution, transport… ont envahi les réseaux sociaux et les médias afin de porter à l’attention des nouvelles autorités :
– les conditions de travail précaire dans lesquelles ils exercent;
– non respect des contrats de travail : CDD au-delà de 2 voire 15 ans;
– absence de plan de carrière;
– rémunération ne tenant pas compte de l’ancienneté…
Au regard des dénonciations faites par les salariés, il est judicieux de rappeler que le travail est une institution qui est au fondement de l’ordre social, il détermine largement la place des individus dans la société, il continue d’être le principal moyen de subsistance et d’occuper une part essentielle de la vie des individus.
La contrepartie du travail est la rémunération qui offre considération et respect sur le plan social. En effet, le travail permet de subvenir aux besoins élémentaires de celui qui vend sa force de travail ( logement, eau et électricité, vestimentaire, alimentaire…), mais aussi de venir en aide à la cellule familiale.
La restauration des Institutions passe également par la restauration et le respect des dispositions de la loi n°022/2021 du 19 novembre 2021 portant Code du Travail en République Gabonaise.
D’après l’article 24 de la loi 22/ 21 : Le contrat de travail à durée déterminée dont le terme est fixé avec précision dès sa conclusion et d’accord parties, est obligatoirement écrit et comporte notamment la durée et la définition précise de son objet. Sa durée ne peut excéder deux ans, renouvellement inclus.
En cas de dépassement de cette période, le contrat est automatiquement requalifié en contrat à durée indéterminée.
Nous constatons pour le déplorer qu’il y a un écart entre ce qui est écrit dans le code du travail et son application par les entreprises. Un CDD renouvellement compris ne peut excéder 2 ans.
Or, certaines entreprises sont en décalage total avec les dispositions du code du travail, un contrat à durée déterminée qui va de 5 ans, 10 ans voire 15 ans.
Vivement que le comité pour la transition et la restauration des institutions via les ministères sectoriels et l’inspection du travail fassent convenablement leur travail pour que les salariés soient effectivement restaurés dans leur dignité par le respect des dispositions :
– Décret numéro 855/ PR/ MTE du 09 novembre 2006, fixant le SMIG en république gabonaise ;
– Décret numéro 127/ PR/ MTEPS du 23 avril 2010 fixant le RMM en république gabonaise ;
– Conventions collectives sectorielles ;
– loi n°022/2021 du 19 novembre 2021 portant Code du Travail en République Gabonaise.
Charles LENDOYE HOUNDETON, sociologue du travail et des organisations, GRH