Être indépendant donne l’occasion à toute personne de s’affirmer, de s’affranchir par rapport à bien d’autres. Pour un pays, cela suppose un moment de fierté et de reconnaissance à l’échelle planétaire qui rime avec fête et partage. Sauf que…
Août 1960 – Août 2023, le Gabon célèbre aujourd’hui son 63 eme anniversaire d’accession à l’indépendance. Pour beaucoup, cet évènement unique dans son genre, a toujours constitué un grand moment de retrouvaille pour les gabonais et gabonaises.
Bien des anciens, devenus aujourd’hui des leaders d’opinion à l’instar de l’ancien Ministre de l’Education Nationale, Florentin Moussavou, peuvent encore se remémorer d’une fête captivante qui donnait lieu à plusieurs manifestations publiques comme les foires, véritables moments de rassemblement et de communion.
La fête de l’indépendance était pour Florentin Moussavou et bien d’autres, le moment solennel de l’année où l’on se paraît de sa meilleure tenue vestimentaire avant d’afficher sa joie d’appartenance au vert-jaune-bleu. » Enfant, la fête de l’indépendance constituait un moment de partage qui permettait de traduire le vivre ensemble des gabonais », s’est souvenu Florentin Moussavou..
En d’autres termes, c’était un moment où tout le monde se retrouvait après le défilé militaire et civil, pour manger ensemble. La fête de l’indépendance était d’abord populaire, avant tous les protocoles politiques et militaires.
En un mot, en 63 ans de festivités d’indépendance, Florentin Moussavou constate un glissement de ce grand moment populaire dans le protocole politique.
Où sont passées les prestations culturelles portées par les groupes d’animation et qui redoublaient de rivalité en déversant à la face du monde la diversité culturelle et artistique du pays ? Mieux encore, où est passé ce fameux tournois de football dénommé coupe de l’indépendance qui transportait tout le monde au stade pour un grand moment de partage et de gaieté ?
La fête de l’indépendance doit pouvoir rassembler tous les fils et filles du Gabon autour des valeurs républicaines » quand arrive la fête de l’indépendance, toutes nos différences politiques doivent faire place au patriotisme », a reconnu l’un des doyens de la vie politique gabonaise, Florentin Moussavou qui passe pour être au fil des ans, un témoins oculaire de l’histoire politique et démocratique du Gabon. Il a notamment connu toutes les grandes étapes de notre République après l’indépendance : Accords de Paris, la Conférence Nationale, les Accords d’Arambo, les Accords d’Angondjé et tout récemment la Concertation où sa contribution au côté de ses pairs a été sans équivoque.
Pour Florentin Moussavou, le Gabon doit demeurer uni et indivisible en période de fête d’indépendance, tous autour du Chef de l’Etat, Première Institution du pays, pour afficher clairement notre appartenance et notre fierté d’autodétermination dans le concert des nations. La fête de l’indépendance doit traduire un grand moment, un moment qui sache traduise le vivre ensemble.
Michel Mbina