Depuis quelques années qui ont même précédé la crise sanitaire du COVID 19, l’économie Gabonaise a connu une crise ; une inflation aux relents conjoncturels liée aux multiples fluctuations du prix de certaines matières premières dont le pétrole.
Cette situation a d’ailleurs incité le gouvernement de la République à solliciter l’aide et l’assistance des institutions financières internationales dont le Fonds Monétaire International à l’effet de la mise en place d’un programme de redressement économique.
Objectif rééquilibrer les agrégats macroéconomiques névralgiques pour la relance à court terme des secteurs vitaux favorables à l’investissement, en vue de booster l’offre d’emplois notamment des jeunes ainsi que la consommation et dans la moindre mesure, l’épargne nationale.
Ces emprunts sont souvent soumis à des conditions de remboursement drastiques.
Parmi les conditions imposées par le FMI, la réduction des effectifs de fonctionnaires du pays notamment ceux chèrement payés ainsi que la réduction de la masse financière affectée à l’éducation notamment celle destinée au paiement des allocations de bourses scolaires et universitaires payées par l’État.
Or quiconque (spécialiste) a observé le système économique classique des États indépendants francophones notamment les adeptes de la science économique, aura compris par exemple que sur cinq ménages originalement constitués au Gabon, quatre sont dirigés par un chef de famille, ayant pour employeur la fonction publique.
Dans ce contexte tout (ou presque) son salaire mensuel est totalement absorbé non seulement pour faire face aux besoins de tous les membres de la famille biologique mais également à ceux d’autres membres dits éloignés.
C’est un facteur de consommation essentiel tant sur le plan économique social que culturel.
Même cas de figure pour la masse monétaire dégagée par l’État au profit des milliers d’étudiants scolarisés au Gabon et dont la plupart en dépendent socialement surtout ceux qui ne sont pas issus de familles aisées.
De ce fait, réduire drastiquement ces offres et aides financières, y compris dans la prise en charge du fonctionnement des universités et grandes écoles, constitue un important manque à gagner notamment en matière de consommation des biens et services de première nécessité.
A fortiori, cet agrégat force sa prise en compte dans la lutte contre la vie chère au profit des ménages.
Par ailleurs, sur un cadre purement microéconomique soumis à l’étude de l’offre et de la demande des biens et services sur un marché libéral, nous (spécialistes de la science économique) avons appris que les prix qui sur le marché des biens et services sanctionnent les échanges facilités par la monnaie, ne peuvent satisfaire le consommateur c’est-à-dire le demandeur ainsi que l’offreur ou le producteur (de ces biens) que lorsque l’offre de ceux-ci ainsi que ces services, correspond à la demande de ces biens et services.
Le contraire, notamment dans le cas où l’offre serait inférieure à la demande, va engendrer une augmentation plus que vertigineuse des prix de ceux-ci, au point de placer le producteur-offreur sur un orbite monopolistique.
Cette situation peut se généraliser (cadre macro-production) lorsque cette insuffisance touche tout le secteur de production des biens de première nécessité, le cas des denrées périssables comme c’est le cas dans notre pays.
Cependant nonobstant cette norme scientifique, tous les décideurs politiques et économiques, les opérateurs socio-économiques et ruraux, viennent de se réunir en assises, d’abord en provinces, ensuite à Libreville la capitale.
Objectif, trouver des solutions adéquates contre la vie chère au Gabon.
Ces assises ont vécu avec des propositions pertinentes et diversifiées.
Le gouvernement est désormais sur orbite pour mettre en musique toutes ces résolutions.
C’est un challenge ; nul doute que les résultats escomptés par les plus hautes Autorités en tête desquelles, le Président de la République ALI BONGO ONDIMBA seront atteints.
Cependant deux questions nous viennent à l’esprit.
1/-Peut-on lutter efficacement contre la vie chère en appliquant à la lettre les restrictions du FMI, de la Banque Mondiale et même de l’Agence Française de Développement en matière de main d’œuvre relevant de la fonction publique ainsi que de l’octroi des bourses au plus grand nombre d’étudiants notamment issu des couches sociales les plus démunies ; et en même temps que le processus du redressement de notre économie devrait se poursuivre, au moyen uniquement des emprunts multiformes fussent-ils de courte durée ?
2/-Peut-on lutter efficacement contre la vie chère lorsque sur le marché des biens et services de première nécessité, la demande qui croit de façon exponentielle oblige l’Etat à en importer de façon infinitésimale, des quantités de plus en importantes ?
Sinon, que faut-il faire ?
A notre humble avis, nous pensons que pour le long terme, il faut :
1/-En matière d’emprunts et d’assistance notamment dans le redressement de notre économie par les institutions financières internationales, il importe d’étudier minutieusement les meilleures stratégies qui cadrent et respectent les habitudes et mode de vie et d’existence des populations Gabonaises.
Des stratégies de gestion et de bonne gouvernance.
Des stratégies qui tiennent compte des priorités mais aussi des besoins du plus grand nombre des citoyens ; les besoins inhérents aux conditions sociales des Gabonais les plus démunis ; de la prise en compte des fonctionnaires, étudiants et retraités qui, pour satisfaire leurs besoins de base, ont recours au salaire, à la bourse et à la pension retraite.
De plus le pays fait face à un manque criard des cadres spécialisés dans les métiers de pointe et qu’il faut forcément former à la hauteur des moyens requis.
Le cas échéant, il ne peut y avoir de développement, de croissance encore moins de paix sociale.
2/-Il est possible de lutter contre la vie chère à condition que les offres des biens et services, surtout de première nécessité soient largement supérieures à la demande des consommateurs donc des citoyens sur le marché, moyennant des revenus conséquents.
Pour y parvenir à long terme, l’Etat doit affecter une masse financière suffisante à la production de ces biens, de ces denrées.
L’Etat doit inciter à la création des petites et moyennes entreprises privées capables de produire les denrées importées de façon à augmenter ces offres sur le marché, en favorisant les conditions notamment celles nécessaires à l’acquisition des fonds d’investissement aux moindres coûts.
Naturellement, il est plus que nécessaire pour les autorités, d’agir sur la mentalité des Gabonais en encourageant l’esprit de modestie et de patriotisme dans le domaine de la consommation et du travail bien fait ; surtout dans la gestion des recettes et dépenses relevant du domaine fiscal et parafiscal.
Amal Jean Maurice
MBOUMBA-IBINDA
Journaliste Economiste
Doctorant en Intelligence Économique
Directeur de Rédaction