Maître Moumbembe et Nzigou ont remis en berne les ardeurs des comptempteurs de BLA

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Tout était parti pour être un procès fortement médiatique. Mais le duo Moubembe-Nzigou, ainsi que l’espérait l’opinion, a remis en berne les ardeurs des comptempteurs de BLA. Une fois de plus, les arguments évoqués mardi dernier devant les juges du fond par les conseils de l’ancien dircab d’Ali Bongo auront convaincu les indécis: le procès du “messager intime” n’est peut-être pas que judiciaire.

Ils auraient pu être débordés, face à une impétuosité toute particulière du tribunal de Libreville décidé à vider très rapidement le dossier d’accusation.

Mais encore une fois, les CVs des Mes Jean Paul Moubembe et Anges Kevin Nzigou ont parlé pour eux. Les deux ténors du barreau gabonais ont très adroitement relevé l’incompétence du tribunal correctionnel à statuer sur le « faux et usage de faux » imputé à Brice Laccruche Alihanga.

D’abord, tout avait commencé en trombe lundi dernier. Les magistrats avaient précisé le chef d’accusation : « obtention frauduleuse des documents administratifs ».

Au cours du procès, la défense s’était appuyée sur un rapport d’enquête de la direction générale de la Contre-ingérence et de la sécurité militaire (DGSIM), lequel spécifie en des termes assez explicites et non équivoques, qu’il n’y a pas intérêt à poursuivre Brice Laccruche Alihanga, l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba.

Pourtant, nonobstant ces éléments cruciaux qui auraient suffi à clore le débat, André Patrick Roponat, procureur de la République près le tribunal de Libreville, a rappelé aux conseils de BLA les prérogatives de sa charge, que lui seul demeurait maître des poursuites, battant ainsi en brèche le rapport d’enquête du B2.

Cette seule décision du procureur est pleine d’équivoques. La problématique majeure que se posent désormais les gabonais est celle de savoir si, en balayant ainsi d’un revers de main un rapport dûment ficelé du B2 est pour le procureur de la République, synonyme de remise en question de la compétence des services de cette institution ? Que sommes nous désormais en droit de comprendre par cet acte de l’avocat de la société ? Que le B2 n’est pas une institution fiable ? Ou que le rapport serait-il douteux ?

Dans l’hypothèse d’une réponse affirmative, quels sont les arguments sur lesquels s’appuient le procureur de la République pour décider de la non prise en compte dudit rapport ?

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Et… bien que André Patrick Roponat soit magistrat, Ali Bongo Ondimba est lui, en sa très haute qualité de président de la République, le chef du conseil supérieur de la magistrature, qu’il préside d’ailleurs d’une main de maître.

Et donc, en procédant à la nomination de Brice Laccruche Alihanga à la très stratégique fonction de directeur de cabinet présidentiel, il a de ce fait, par le décret signé, validé tous actes administratifs que peut détenir BLA. C’est indiscutable.

REBONDISSEMENTS

Ensuite, il y a l’offensive de Me Moubembe. Le ténor du barreau à soulevé une série d’exceptions relatives au certificat de nationalité gabonaise obtenu par son client. Puis, dans un ordre crescendo, a enfoncé le clou relevant l’incompétence du tribunal correctionnel à statuer sur une affaire administrative.

Si la problématique inhérente à la juridiction compétente à statuer sur l’affaire de BLA a été soumise à la Cour d’appel pour examen, du fait des exceptions relevées par le duo d’avocats, il est du reste évident que le document administratif controversé établi en 2004, tombe sous le coup de la prescription, celle-ci, au pénal, étant fixée à 10 ans.

La défense a donc bien huilé sa mécanique. Le dossier d’accusation devrait en toute logique s’effondrer.

Pour Brice Laccruche Alihanga, en l’état actuel de la procédure, il ne devrait y avoir, toute pression politique mise à l’écart, qu’une relaxe pure et simple.

Stive Roméo Makanga

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