Politique/Opposition : A quand le renouvellement des élites ?

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L’opposition gabonaise d’aujourd’hui ou ce qu’il en ait, est très reputée pour rejeter le mal sur le pouvoir en s’attribuant à lui-même, le bien à travers ses acteurs qui passent pour être des saints en politique. A bien regarder le fonctionnement du pays par le passé, la majorité des textes de lois pris à l’époque, affichent la plupart des signatures de ces derniers. D’où l’implication des goujats dans la gestion du pays. Et dont l’ostracisme traduit de l’ADN d’un sectarisme notoire. Alors même que nombreux de ces acteurs politiques qui trônent en indéboulonnables au sein de leurs formations, après plusieurs décennies de règne sans partage dans le système politique auquel ils ont appartenu, on peine a assister au renouvellement des élites politiques.

Les rares oppositions qui ont expérimenté cet exercice d’alternance ont fini implosées ou sclérosée. Contrariant la pensée du philosophe français Louis Aragon : « Un beau soir l’avenir s’appelle passé. C’est alors qu’on se tourne et qu’on voit sa jeunesse ». Le parfait exemple en date reste le cas pathétique de l’Union nationale (UN). Compromettant fortement le climat de confiance qui devait prévaloir au sein de ces agapes fondées sur des bases communautaires ou familiales. Dont le discours reflète l’identité de la pensée unique ou du culte de la personnalité du patriarche pompeusement appelé « président ».

Dans un tel engrenage aucune élite ne peut malheureusement prospérer. L’accaparement de la vie du parti obéirait-il a la stratégie d’éviter au rejeton, né avec une cuillerée d’or dans la bouche, de s’affranchir dans un landerneau politique où il ne maîtrise que dalle en lui évitant un « massacre » politique sur le terrain. Surtout quand le patriarche du temps de son long règne n’a pas eu bonne presse pour frayer un chemin au dauphin familial autoproclamé.

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A preuve, de nombreux leaders de partis de l’opposition ne sont pas représentés au parlement. Du coup, la succession à la tête du parti devient quasi incertaine. Et l’on préfère s’y éterniser en se frottant à une jeunesse politiquement intrépide et insatiable. Bien que du parti au pouvoir, le cas Mboumbou Miyakou à N’dindi est le parfait exemple qui devrait faire école dans le pays.

Après plusieurs décennies de règne politique dans la Haute-Banio, où il était quasiment devenu le « candidat naturel du PDG » à chaque élection politique au niveau local, l’ancien collaborateur d’Omar Bongo Ondimba s’est résolu à passer le témoin à son fils : Edgard-Anicet. Qui n’était pourtant pas un choix personnel mais plutôt celui de la notabilité politique locale. Et de manière officielle. Le doyen ne pouvait que se plier à cette volonté populaire. Et la Haute-Banio le lui rend bien. Depuis une décennie, déjà, le fils Mboumbou Miyakou passe pour être un acteur incontournable du sérail politique local non seulement dans son N’dindi natal, mais également dans l’ensemble de la province de la Nyanga.

S’il y’a bien une localité de l’intérieur du pays où le parti au pouvoir est assuré de pouvoir faire du 100 % à la prochaine élection présidentielle, c’est bien à N’dindi et ses environs.

Thierry Mocktar

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