CTRI : L’euphorie de la transition prise en étau

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En renouant avec le principe de la démocratie plurielle, les systèmes politiques adoptés au Gabon se sont vus embrigadés par des clans d’intérêt au détriment du plus grand nombre. Des pratiques qui perdurent depuis le défunt président Omar Bongo Ondimba et qui ont toujours favoriser une castre de privilégiés. Certes, au profit d’une géopolitique stratégique pour le maintien de la stabilité politique, économique et sociale du pays. Mais beaucoup axée pour l’équilibre et le maintien absolu du pouvoir. Malheureusement, le défunt président s’est vite retrouvé comme pris en étau. Dont certains acteurs, des habitués de la transhumance, se sont découverts des «proses d’opposants» durant la succession qui s’en ai suivi. Aujourd’hui de retour, à nouveau, aux affaires et à la faveur de la transition.

La succession en 2009, d’Omar Bongo Ondimba au pouvoir par Ali Bongo Ondimba, a temporairement mis un frein au favoritisme institutionnel et politique instauré dans le pays des années durant. Créant une sorte de grogne et de mécontentement au sein de la classe et l’élite politique hérités du défunt président. Mais très vite, le régime incarné par Ali Bongo Ondimba va lui aussi s’engager dans une gabegie « outrancière » de l’appareil de l’État par une nouvelle classe de prédateurs financiers qui ont gravité autour du président déchu : les Accrombéssi boys ou légion étrangère, les BLA boys ou la vague bleue et enfin, la Young Team ou les collégiens du palais. Haute trahison, détournements de fonds publics, malversations internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, abus de biens sociaux et trafic d’influence, trafic de stupéfiants sont autant de délits dont on reproche à ces derniers.

Comptables de la décrépitude économique, sociale et politique du Gabon durant plusieurs années, à la faveur du coup d’État du 30 août 2023, de nombreux exclus du système mis en place autour d’Ali Bongo Ondimba par des proches, sont de retour aux « affaires ». Certains ont bénéficié de surprenantes promotions (?). Ce qui contraste bien avec la restauration de la dignité prônée du pays par les autorités militaires.

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Alors qu’il aurait été salutaire pour ces derniers, avant de bénéficier de toutes promotions, de répondre de certaines affaires dont ils seraient cité en référence en justice. Une épée de Damoclès serait-elle au-dessus du Comité de la transition pour la restauration des institutions ? Car les néos promus et leurs affidés semblent bien narguer le peuple mais également le pouvoir militaire en se passant pour des donneurs de leçon de gouvernance et de démocratie. Leurs cibles privilégiées seraient les anciens dignitaires de la République, les collaborateurs du président de la transition, certains membres du gouvernement, les cadres de l’ancien parti au pouvoir dont ils vouent une haine à toute promotion par le CTRI.

Au lendemain de son « exile » pour incompatibilité avec son ancien camp politique dont il était l’un des piliers de la gouvernance tant décriée, Séraphin Moundounga dont certains appels à la démission seraient relayés sur les réseaux sociaux ou l’annulation du décret de nomination, s’est vu promu à la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Alors qu’un scandale avait éclaté en son absence au Ministère de l’éducation nationale dont il avait la charge. Il en est de même des autres réformes controversées au sein des départements ministériels dont il aurait été à la tutelle.

Qui donc seraient ces nouveaux faiseurs de rois et courtisans dans l’entourage du CTRI et qui œuvrent pour l’échec de la transition au profit d’une ancienne opposition aux orties fastueuses ? Des campagnes lapidaires instrumentalisées par des larbins seraient d’ailleurs véhiculées pour faire barrage à la vision des ambitions du président du CTRI pour le Gabon. Au point de s’opposer à la volonté de la matérialisation du « vivre-ensemble ». La présence des anciens leaders de l’opposition est-elle un danger pour la transition gabonaise ?

Pendant ce temps, des nominations controversées d’activistes ou d’anciens opposants d’Ali Bongo Ondimba sont prononcées. À qui profite cette hérésie si ce n’est à ceux qui ont décidé de prendre la transition en otage pour satisfaire leur dessein inavoué ou objectifs démesurés ?

Thierry Mocktar

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