In memorium/Décès de Casimir Oye Mba : Le Gabon et l’Afrique pleurent un grand Homme d’État

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Décédé le 17 septembre dernier à Paris, Casimir Oye Mba s’en est allé comme il aura toujours vécu de son vivant dans une parfaite sobriété et équilibre social. L’homme est parvenu à faire l’unanimité autour de sa personne durant son passage au sein du parti au pouvoir, dans la majorité, l’opposition ou dans sa vie quotidienne par ses prises de positions ou de paroles. Un esprit de patriotisme et républicain qui a façonné son être et lui aura valu de l’estime et de la confiance auprès de ses interlocuteurs.

La nouvelle de ce décès a quelque peu surpris. Quelques jours, avant ont le disait malade dans état critique, mais le démenti formulé par des sources autorisées avait permis de garder l’espoir d’une guérison. Mais la faucheuse comme une furette était bien aux aguets. On retiendra de Casimir Oye Mba qu’il a été le plus prolifique et l’acteur politique le plus charismatique et emblématique de sa génération ces trois dernières décennies.

En effet, atteint par la Covid-19, Casimir Oye Mba, après une tournée politique à l’intérieur du pays, pour des raisons de campagne électorale en vue de l’élection à la présidence de l’Union Nationale, sa formation politique à été évacué en France, à l’hôpital Saint-Joseph de Paris, où il est finalement décédé.

Âgé de 79 ans, Casimir Oye Mba, a été Premier Ministre sous Omar Bongo Ondimba de 1990 à 1994. Avant de siéger dans différents gouvernements sans discontinue jusqu’en 2009. L’homme a occuper des postes ministériels de prestige et de souveraineté : Affaires Étrangères, Planification, Mines, Pétrole et Hydrocarbures.

Le President de la République, Ali Bongo Ondimba, n’a pas manqué de saluer la mémoire de cet illustre fils du Gabon. « Je garderai le souvenir d’un homme d’État qui aurait consacré sa vie à la chose publique », à écrit le chef de l’État gabonais.

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Dans la foulée de la Conférence nationale (27 mars – 19 avril 1990), le President de la République, Omar Bongo Ondimba, multiplie des signes d’ouverture. Afin de consacrer le déclenchement du processus de restauration de la démocratie multipartiste au Gabon. A la surprise générale, en pleine période d’incertitude pour la jeune démocratie gabonaise, Casimir Oye Mba, est nommé Premier Ministre, chef du gouvernement de transition. Il met alors au service de la nation son style à lui, mais aussi sa carrure intellectuelle, son brillant et exemplaire parcours professionnel international au service du Gabon et de l’Afrique.

L’ancien Gouverneur de la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique Centrale) a eu toute les peines possibles à pouvoir rentrer dans les habits d’un politicien. L’opposition qui ne voulait pas lui accorder une accalmie nécessaire pour mener à bien ses projets redoutait un tandem politique dangereux : Omar Bongo Ondimba-Casimir Oye Mba pour relancer le pays Avec pragmatisme, abnégation et pondération, l’homme a su contourner les écueils.

Le Premier Ministre a bénéficier du soutien du chef de l’État, mais aussi de son expérience dans la gestion des affaires de l’État. Avec réalisme, Casimir Oye Mba parviendra à s’imposer au cœur de l’action en tenant plusieurs cartes entre ses mains pour ne pas passer pour un simple factotum.

Qui est réellement Casimir Oye Mba ? Banquier de formation, Casimir Oye Mba est né le 20 avril 1942 à Nzamaligué (District de Libreville). Du retour de ses études supérieures et universitaires à Rennes (France), de 1961 à 1966, puis au Centre d’Études Financières, Economiques et Bancaires (CEFEB), en 1967, il est intégré comme Stagiaire à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique Equatoriale et du Cameroun (BCEAC), où il gravit les échelons jusqu’au poste de Gouverneur en Avril 1978, mais d’abord comme Directeur Général en Janvier 1977.

Le 21 Octobre 1990, Casimir Oye Mba est élu député du 1et siège du Komo-Mondah/Ntoum. Il y siégera jusqu’en 2009 avec sa démission du Parti démocratique gabonais. Casimir Oye Mba aura laissé dans cette circonscription une empreinte indélébile qui sera difficile d’effacer pour les générations futures.

Thierry Mocktar

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